Par Jean-Chrysostôme Luntadila
Après avoir arraché l’investiture de son équipe gouvernementale mise en place depuis maintenant deux semaines, et un Premier ministre nommé il y a trois mois, le Président de la République vient de couper l’herbe sous les pieds de ses collaborateurs qui agitaient le spectre d’une hasardeuse dissolution du parlementaire. Félix Tshisekedi n’a pas voulu emprunter cette voie suicidaire qui pourrait plonger le pays dans une nouvelle crise deux ans après son accession à la magistrature suprême. La dissolution du parlement paraît comme un chemin dangereux d’autant plus qu’elle exige un coût exagéré plus que certains projets de développement.
Accueillis au même titre que des enfants de chœur, les députés de l’Union Sacrée de la Nation ont fait au Chef de l’Etat ce qu’il n’aurait jamais imaginé arriver. Un chantage sans précédent. A seulement cinq mois après sa naissance, avant même l’installation complète des institutions issues de cette nouvelle vision du fils du sphinx de Limete, Etienne Tshisekedi, 200 députés se sont inscrits sur une longue liste des mécontents après la sortie du gouvernement dit des Warriors. Ils sont sortis sous le label des députés pétitionnaires. Ces députés cherchaient à se faire récompenser par toutes les voies pour avoir réussi leur mission de déboulonner dans les institutions tous les caciques de la famille politique de Joseph Kabila, Front Commun pour le Congo. Ces députés ont pris toute la République en otage à cause des promesses non tenues de Jean-Marc Kabund, actuel président de l’UDPS, parti au pouvoir, abandonnant ainsi le pays avec deux Premiers ministres deux types des membres du gouvernement pendant plus d’une semaine. Ils ont obligé au Chef de l’Etat de les recevoir au cas contraire, ils tireront les conséquences. Ces élus ont fait fi des mots d’ordre de leurs chefs des regroupements politiques dans le seul but d’obtenir un butin de guerre.
«Nous sommes prêts à affronter la dissolution de l’assemblée nationale si les choses ne sont pas corrigées. Un condamné à mort trainé sous les pieds n’a pas peur d’une seconde condamnation à mort dit-on», a fait savoir le collectif de députés pétitionnaires.
Une tempête dans un verre d’eau
Nés de la corruption, comme le dénoncent les proches de Joseph Kabila, ancien partenaire politique de l’alternance au pouvoir de Tshisekedi, ces députés attendaient plutôt une seconde corruption de la part de l’initiateur de l’Union sacrée lui-même. Leurs menaces n’étaient qu’une tempête dans un verre d’eau.
D’après des sources dignes de foi, une enveloppe de 500 dollars américains a été remise à chaque député révolutionnaire après leur rencontre avec le nouveau chef du gouvernement Sama Lukonde. Considérant cela comme un véritable rendez-vous manqué, ces (dés)honorables ont attendu le retour du président de sa son voyage au Tchad pour assouvir leurs bas instincts.
C’est aux alentours de 16 heures que ces députés sont reçus, samedi 24 avril par Félix Tshisekedi. Le cadre est bien choisi, le chapiteau de la cité de l’Union Africaine. Un lieu plus spacieux pour servir non seulement des sièges à nos honorables, mais aussi à boire, à manger et un podium monté pour la circonstance pour servir à la danse. Le cadre est plus festif que sérieux pour réfléchir et penser Grand Congo. Malgré une adresse du Chef de l’Etat riche en interpellations et en orientations, ces députés associés avec les nouveaux membres du gouvernement, vont accepter l’investiture du gouvernement Sama pour ce lundi 26 avril alors qu’ils vont empocher l’enveloppe de 1.500 dollars américain chacun.
Le gouvernement peut désormais entrevoir comment développer le pays son investiture qui déterminera sa prise de fonctions.