Les activités tournent au ralenti dans la ville de Bunia, capitale de la province de l’Ituri, depuis la matinée de ce mardi 18 janvier.
Même si un petit tour dans la vile de Bunia ce matin laisse penser qu’il s’agit d’une ville morte, il n’en est pourtant pas question. Bien que c’est l’image que renvoie le fief de l’Ituri depuis les premières heures de ce 18 janvier.
Sur le terrain, les éléments de la police qui ont été déployés, traquent les motos sans plaques d’immatriculation dans le cadre d’une opération de bouclage lancée par la Direction générale des recettes de la province de l’Ituri.
En effet, seuls les véhicules et les motos avec des plaques d’immatriculation sont autorisés à circuler jusqu’à nouvel ordre. Une situation qui a perturbé la circulation dans la ville de Bunia où les motos sont les principaux moyens de transport de la population. Nombreuses personnes ont dû ainsi marcher pour vaquer à leurs occupations.
Mécontents de cette décision, les taximen ont manifesté leur désapprobation. En réponse, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants déchaînés.
Plusieurs blessés sont signalés. Certaines sources officieuses affirment qu’une personne serait également morte, notamment un conducteur de moto taxi et un policier de circulation routière serait entre la vie et la mort. Toutefois, aucune source officielle n’a confirmé ou infirmé ce bilan.
Pour l’instant les coups de feu retentissent encore dans certains coins de la ville.
En outre, du côté des conducteurs de taxis motos les reclamations se multiplient autour des questions sécuritaires. Ils exigent d’abord que l’Etat s’acquitte de son devoir de sécuriser la population et ses biens avant l’opération de l’achat d’une plaque dont le prix est fixé à 35$.
Un manifestant a déclaré que la priorité pour eux c’est la paix. “On va acheter la plaque pour circuler uniquement dans la ville ? Non, nous ne le ferons pas. Pendant que la milice brûle nos motos, les routes comme celles de Mungwalu où je travaille, restent bloquées « , a déclaré ce taximan.
Il sied de rappeler que cette mesure a été prévue par l’administration militaire afin de lutter contre la criminalité urbaine, d’autant plus que la plupart des malfrats utilisent des motos lors de leurs opérations en ville.
Le porte-parole de la police de l’Ituri a pour sa part tenu à réveiller le patriotisme de la population locale. Le major Roger Tibasima estime que l’achat d’une plaque d’immatriculation qui identifie chaque moto est l’une des voies importantes pour la recherche de la sécurité urbaine.
« Beaucoup d’engins ne sont pas immatriculés. Si on connaît la criminalité dans la ville de Bunia et ses environs, c’est parce que les criminels profitent de ces motos non immatriculées pour commettre leurs crimes. Nous ne pouvons pas demander une chose et son contraire, nous demandons qu’il y ait la sécurité et en voici une pour que nous puissions atteindre l’objectif », a-t-il dit.
Pour cette première journée, plusieurs dizaines de motos sans plaques d’immatriculation ont été saisies par la police.
Par Gédéon Atibu