Circuler tranquillement dans la ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo est quelques fois un rêve qui ne se réalise pour la population kinoise et plus particulièrement pour les conducteurs des véhicules.
Les tracasseries routières des éléments de la Police de Circulation Routière (PCR) sont souvent monnaie courante sur les artères de la capitale Kinshasa.
En marge de la Journée internationale (JI) de lutte contre les violences policières, la rédaction de objectif-infos.cd est descendue sur terrain ce dimanche 20 mars, pour recueillir les avis de quelques chauffeurs sur les difficultés auxquelles ils font face au quotidien.
D’après Céleste Ngoy, usager de l’avenue des Huileries, les problèmes se posent souvent aux heures des pointes où les PCR profitent pour mieux racketter les chauffeurs sans distinction.
« C’est souvent vers 15 heures, 16 heures que les PCR nous pourrissent la vie. Mais bon, tout dépend aussi des endroits, et puis des humeurs des chauffeurs. Le plus naïf qui souffre plus. Étant donné que c’est déjà la soirée, ils en profitent pour trouver les Madesu Ya Bana (Pain quotidien). Des petites choses qu’on peut tout simplement banaliser par des conseils, ils en font toute une histoire; et pour te laisser libre, ils demandent des grosses somme d’argents. On est souvent très prudent au niveau de Mont des Arts à Itaga parce que c’est là vraiment que ça chauffe quelque soit l’heure », a-t-il déclaré.
À la question de savoir si les tracasseries ont baissé depuis l’autorisation du commissaire divisionnaire adjoint de la Police Nationale Congolaise (PNC) et le chef de la police ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo, de filmer les PCR qui usent mal de leur pouvoir, en vue de rétablir l’ordre sur la voie publique, un chauffeur qui s’est exprimé sous le sceau de l’anonymat, a fait savoir que « cette stratégie n’est qu’une utopie », rien n’a changé, a-t-il avancé.
Alors que Céleste jette la faute aux éléments de la Police, Chantal Ndeke piétonne et observatrice a, quant à elle, indiqué que la faute revient à la fois aux chauffeurs et aux policiers.
« On doit être juste dans notre jugement, nos chauffeurs conduisent très mal à Kinshasa, allons sur la place Victoire et aux abords, allons sur le boulevard du Lumumba, pour ne citer que cela, on comprendra mieux… Toutefois, nos policiers restent aussi pitoyables, ils sont mal payés et voilà… Le mieux à faire est que le gouvernement trouve une solution », a-t-elle fait savoir.
Notons que, la ville de Kinshasa compte plus de 17 millions d’habitants. Dernièrement le gouvernement congolais avait érigé les sauts de mouton, espérant diminuer les embouteillages, malheureusement le résultat n’est pas encore plausible.
Par Kevin Muteba