L’insécurité devient le mode opératoire d’une certaine sous traitance obscure à Kalemie ; capitale provinciale du Tanganyika.
Les voleurs qui, jadis pouvaient seulement se limiter à casser les vitres des maisons et s’en fuir avec des postes téléviseurs, radios et de l’argent commencent depuis quelques années à tuer des citoyens qui se sont battus pour faire marcher leurs affaires dans un contexte difficile.
Vendredi 1er Juillet 2022 en début de soirée, un jeune opérateur économique de la commune de la Lukuga en a payé de son sang. Des bandits armés ne se sont pas seulement contentés de repartir avec de l’argent. Ils ont pris avec eux, la vie de cet opérateur économique tué à balles réelles.
Des actes prémédités
Ces actes de criminalité ont une telle coïncidence que cela parait préparé et de nature à déstabiliser le pouvoir public.
Depuis le premier gouverneur Richard Ngoy Kitangala jusqu’à la récente prise des fonctions de Julie Ngungwa passant par Zoé Kabila ; l’insécurité qui ronge la province du Tanganyika commence à avoir des motivations obscures et politiciennes. L’on se souviendra seulement quelques jours après sa prise des fonctions et pendant que le général Amisi dit Tango fort séjournait dans la ville de Kalemie ; un acte d’un banditisme effroyable avait eu lieu. Une personne connue était tuée, s’en sont suivies des manifestations des rues des habitants de Kalemie dépités par l’insécurité.
Que l’opérateur économique John ait été tué vendredi 2 juillet, jour de l’investiture du gouvernement Julie Ngungwa n’a rien d’anodin. Ceci voudrait dire que les opérateurs de l’insécurité et leurs sous traitants n’ont pas désarmé.
Les coopérants des célèbres bandits emprisonnés à Angenga dans l’ex équateur se seraient réveillés. Ce dernier assassinat démontre de la déliquescence de la question sécuritaire en province qui semble se détériorer depuis un temps. Il révèle que les bandits que Zoé Kabila a maitrisés sous son règne se sont seulement retranchés. Les voilà qui se signalent une fois de plus avec des coups ci et là.
Mener un combat sans merci contre le banditisme comme son prédécesseur ; Julie Ngungwa devra réunir ses stratèges autour des services de sécurité pour stopper cette mafia belliqueuse qui a tendance à revenir et à souhaiter la bienvenue à chaque nouveau dirigeant de la province.
Les services d’immigration doivent être dotés des moyens nécessaires à assurer leurs missions régaliennes. Cela devra passer par le contrôle rigoureux de tous les passagers qui entrent et qui sortent par le port international de Kalemie et toutes les voies routières qui facilitent les échanges économiques entre la ville et les autres provinces dont le Sud-Kivu et le Haut−Katanga.
La police de proximité doit être non seulement réactive mais aussi préventive. Les habitants de Kalemie doivent se sentir sécurisés par leur police qui a besoin des moyens logistiques. Encore faudra−t−il que la population puisse coopérer avec la police en dénonçant les malfrats qui opèrent en son sein.
Les chefs des quartiers et les chefs d’avenues sont aussi cette colonne vertébrale de suivi et d’encadrement de la population. Sans leur concours, l’action sécuritaire ne peut récolter des bons résultats.
La nouvelle administration provinciale peut donc s’appuyer sur eux en leur ôtant de la fonction protocolaire qu’ils exercent à merveille. Les chefs des quartiers sont appelés à identifier les habitants qui aménagent et déménagent sur chaque avenue.
La lutte contre le banditisme doit tourner autour d’un système organisé qui met en danse ; gouvernants et gouvernés déterminés à en finir avec ce gangstérisme sans nom.
La justice devra servir d’exemple en renforçant l’organisation des chambres foraines qui doivent pédagogiquement juger les criminels ; les vrais alors.
Les administrations provinciale et urbaine doivent désormais avoir un œil sur l’exercice des activités illégales qui encouragent la forte consommation des produits alcoolisés et de la drogue. Toutes les maisons qui vendent ces produits sont connus de tous. Et tout le monde sait que c’est là que les hors la loi paradent et se soulent après avoir exécuté leur sale besogne.
Les kalemiards doivent être associés aux réflexions sur des questions sécuritaires. Les leaders de la société civile, la couche ouvrière, l’élite intellectuelle de la ville ; tout le monde est concerné par cette lutte sans merci que devra mener le gouvernement Julie Ngungwa.
En tout, la lutte contre l’insécurité au Tanganyika relève d’une volonté stratégique ; d’une intelligence cordonnée qui devra aussi œuvrer pour débusquer les brebis galeuses opérant dans les rangs des services de sécurité de connivence avec les bandits.
Il faut à tout prix mettre fin à l’activisme de ceux qui ne jurent que par le chaos. Et Ce n’est que par des actions permanentes et coordonnées que le citoyen lambda de Kamkolobondo comme celui de Kahite pourra dormir en paix ; sans craindre une éventuelle visite des bandits qui sèment mort et pauvreté.
Par Gaba