La scène prête à peine à croire. L’ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a tenu une conférence de presse non pas à Goma, comme annoncé en grande pompe, mais à Gisenyi, au Rwanda. Une supercherie énoncée avec virulence révélée par l’opposant congolais Moise Katumbi sur son compte X (anciennement Twitter).
Une conférence de presse fantoche
Selon Katumbi, tout a été orchestré depuis le Rwanda, avant d’être relayé aux journalistes congolais comme si la rencontre avait eu lieu sur le sol de la RDC.
Une « mise en scène grotesque » s’indigne l’opposant, qui y voit une « insulte à la souveraineté » du pays.
Nangaa, instrument du Rwanda ?
Pour le président de l’ensemble pour la République, cette manipulation démontre que Nangaa et ses complices jouent un « jeu dangereux » contre la RDC, et seraient les instruments du Rwanda dans cette affaire. Il remet en question la légitimité de Nangaa à parler du Congo, lui qui n’aurait pas le « courage de fouler son sol ».
L’opposant appelle les Congolais à ne pas se laisser berner par cette mascarade. « Les Congolais ne sont pas dupes », martèle-t-il, dénonçant une « manipulation » de trop.
Cette affaire intervient dans un contexte politique déjà explosif en RDC, marqué par des tensions persistantes dans l’est du pays et des accusations récurrentes d’ingérence rwandaise. Les déclarations de Katumbi risquent d’attiser davantage les passions et de fragiliser un peu plus la situation.
Les réactions ne font pas attendre
Suite à la publication du message de Katumbi, les réactions ont été nombreuses et passionnées sur les réseaux sociaux. Si certains soutiennent avec véhémence la position de l’opposant, d’autres dénoncent une « polémique stérile » et appellent à ne pas céder à la « paranoïa ».
Quoi qu’il en soit, cette affaire met une nouvelle fois en lumière les profondes divisions qui traversent la RDC et la complexité des enjeux géopolitiques dans la région des Grands Lacs.
Célestin Botoleande