Pris en étau par des embouteillages chroniques, Kinshasa voit se répéter un scénario connu : l’interdiction de circulation des véhicules poids lourds aux heures de pointe. Cette mesure, présentée comme une panacée pour fluidifier le trafic, se heurte pourtant à des difficultés récurrentes.
Le dernier arrêté en date, signé par le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine, Bob Amiso, interdit à nouveau la circulation des poids lourds de plus de 20 tonnes durant les heures de pointe. Une décision qui s’inscrit dans une série de mesures similaires prises ces dernières années, sans toujours produire les résultats escomptés.
Les enjeux
Les véhicules poids lourds, par leur gabarit et leur vitesse réduite, sont souvent pointés du doigt comme les principaux responsables des embouteillages. La cohabitation difficile entre poids lourds et véhicules légers est source de nombreux accidents. Les nuisances sonores, la pollution et le stress liés aux embouteillages dégradent considérablement le quotidien des Kinois.
Les défis
En dépit des interdictions, les poids lourds continuent de sillonner les rues de la capitale aux heures de pointe, en raison notamment du manque de contrôle et des pressions économiques sur les transporteurs. Les professionnels du transport routier, souvent confrontés à des conditions de travail difficiles, réagissent parfois avec fermeté aux restrictions imposées. L’absence de véritables alternatives de transport pour les marchandises constitue un obstacle majeur à l’application durable de cette mesure.
L’interdiction des véhicules poids lourds aux heures de pointe est une mesure nécessaire mais insuffisante pour résoudre la problématique des embouteillages à Kinshasa. Une approche globale, associant répression, dialogue et investissements, est indispensable pour améliorer durablement la mobilité urbaine.
Célestin Botoleande