Un vent d’espoir souffle sur Kisangani. Près d’un millier de victimes des atrocités commises lors de la guerre qui a ravagé la ville il y a plusieurs années, ont enfin reçu une partie des réparations qui leur étaient dues. Mardi 8 octobre, 998 personnes ont été indemnisées à hauteur de 2 000 dollars américains chacune.
Cette avancée significative est le fruit d’un long processus marqué par des obstacles. Après une suspension temporaire due à des allégations de détournement de fonds, le Fonds de réparation des indemnisations des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (FRIVAO) a repris ses activités sous une nouvelle direction.
Grâce à un travail d’enquête rigoureux, la nouvelle coordination du FRIVAO a pu identifier les véritables victimes et procéder à ces premiers versements. Chançard Bolukola, coordonnateur du fonds, s’est félicité de cette étape importante tout en soulignant que les efforts se poursuivront pour indemniser les 3 163 victimes recensées.
Si la joie est palpable chez les bénéficiaires, certains expriment également un sentiment d’amertume face à un montant qu’ils jugent insuffisant au regard des souffrances endurées. Une victime témoigne : « On n’avait pas la conviction qu’un bon jour on pouvait être remis dans nos droits mais aujourd’hui c’est chose faite, bien que ce soit un montant forfaitaire mais nous sommes dans la joie ».
Face à ces critiques, Chançard Bolukola rappelle que cette indemnisation est une mesure provisoire, en attendant une évaluation plus approfondie des préjudices subis par chaque victime. « A l’issue des résolutions prises avec les députés nationaux et provinciaux, ils ont fixé un montant de deux mille dollars en attendant bien sûr que l’identification au niveau de la République et de la province orientale démembrée arrive à sa fin…on pourra alors catégoriser pour respecter l’esprit de l’arrêt », explique-t-il.
Cette première phase d’indemnisation marque un tournant dans le processus de réparation pour les victimes de la guerre de Kisangani. Elle témoigne de la volonté des autorités à reconnaître les souffrances endurées et à œuvrer pour une justice transitionnelle. Cependant, le chemin reste encore long pour une réparation complète et durable.
Célestin Botoeande