Dans une décision qui marque un tournant décisif dans la lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo, la Cour de cassation a condamné, tard dans la nuit du 7 octobre, trois hauts magistrats pour des faits de corruption, de concussion et de blanchiment de capitaux.
Les juges Emmanuel Tombo Tombola, Moïse Kimbabi Duala et Nicolas Osthudi Asanga, tous issus de la Cour d’appel du Haut-Lomami, ont été reconnus coupables à l’issue d’un procès en flagrance qui a suscité un vif émoi au sein de l’opinion publique. Leur condamnation à sept ans de prison ferme et à de lourdes amendes est le résultat d’une enquête menée à la suite de la diffusion d’un enregistrement audio compromettant, où les magistrats étaient entendus en train de se partager des pots-de-vin.
Cette décision a été saluée par l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) qui y voit un signal fort envoyé aux acteurs de la justice. Selon l’ACAJ, ce jugement historique marque une nouvelle étape dans la lutte contre la corruption au sein du système judiciaire congolais.
Le premier président de la Cour de cassation, Ndomba Kabeya Elie-Léon, a lui aussi salué cette décision, soulignant la détermination de la justice congolaise à éradiquer les pratiques corruptrices. Il a appelé les citoyens à une vigilance accrue et à signaler tout acte de corruption.
Cette affaire, loin d’être isolée, s’inscrit dans une dynamique plus large de lutte contre la corruption au sein du système judiciaire congolais. La Cour de cassation a en effet ouvert d’autres enquêtes similaires, notamment à Kolwezi, démontrant ainsi sa volonté de mener une lutte sans merci contre ces pratiques illégales.
Cette condamnation historique est un message clair : la justice congolaise ne tolérera plus les dérives et les abus de pouvoir. Elle marque une avancée significative dans la quête d’un État de droit et d’une justice équitable pour tous les Congolais.
Célestin Botoleande