Traditionnellement synonyme de renouveau, la rentrée scolaire 2024-2025 se présente sous un jour plus complexe en République Démocratique du Congo. Alors que, le 2 septembre, les cloches vont sonner dans l’ensemble du territoire national, marquant ainsi le début d’une nouvelle année scolaire, une certaine réticence semble gagner les familles. En effet, la conjonction de facteurs économiques, sociaux et sanitaires vient ternir l’enthousiasme habituel qui accompagne cette période charnière.
Le fardeau économique
La vie chère, un mal récurrent dans le pays, pèse lourdement sur les épaules des ménages congolais. Les dépenses liées à la scolarité, telles que l’achat d’uniformes, de fournitures et le paiement des frais d’inscription, viennent alourdir un budget déjà fragilisé. Comme le confie un parent d’élève: « Fonctionnaire de l’État que je suis, j’ai 7 enfants dont 3 sont à l’Université et d’autres je dois scolariser avec cette vie si chère, certaines écoles avec leurs exigences si exorbitantes. »
Les exigences scolaires : un obstacle supplémentaire
Parallèlement aux difficultés économiques, les parents sont confrontés à des exigences scolaires parfois jugées excessives. En dépit de l’interdiction ministérielle de demander des acomptes avant la rentrée, de nombreuses écoles privées continuent d’imposer cette pratique, suscitant l’incompréhension et la colère des familles.
La menace sanitaire
L’épidémie de Monkeypox, qui sévit actuellement dans le pays, ajoute une couche supplémentaire d’inquiétude. Les autorités sanitaires ont bien tenté de rassurer la population en incitant au respect des mesures d’hygiène, mais la persistance du virus ne manque pas d’alimenter les craintes.
Un contexte peu propice à l’apprentissage
En somme, la rentrée scolaire 2024-2025 en RDC se déroule dans un contexte particulièrement difficile. Les parents, tiraillés entre les contraintes économiques, les exigences scolaires et les risques sanitaires, éprouvent des difficultés à offrir à leurs enfants les meilleures conditions d’apprentissage. Il est à craindre que cette situation ne compromette durablement le parcours scolaire de nombreux élèves.
Si la rentrée scolaire est traditionnellement un moment de réjouissance, elle se révèle cette année être un véritable défi pour les familles congolaises. Les autorités compétentes sont appelées à prendre des mesures urgentes pour alléger le fardeau des parents, garantir le respect de la gratuité de l’enseignement et assurer la sécurité sanitaire des élèves. L’avenir de la jeunesse congolaise en dépend.
Célestin Botoleande