À l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption, l’inspecteur général des finances, chef de service, de l’Inspection Générale des Finances (IGF), Jules Alingete Key a, au cours d’une conférence-débat organisée à Kinshasa par Global Compact Network et l’ambassade des Pays-Bas, fait la requête de la création un Parquet financier en République Démocratique du Congo.
À en croire Jules Alingete, ce parquet financier va permettre d’avoir un réel contrôle sur le Parquet financier qui sera dans l’ordre judiciaire actuel et par ailleurs, des magistrats ayant une maîtrise en matière de finance pour lutter efficacement contre la corruption et le détournement des deniers publics.
« Il nous faut aujourd’hui un Parquet financier. Pourquoi ? Parce que ça va nous permettre tout d’abord d’avoir un réel contrôle.. Mais nous aurons des magistrats qui sont formés dans les méandres des finances, de la comptabilité pour bien comprendre le problème de la corruption et de détournement des deniers publics », a plaidé Jules Alingete.
Et de poursuivre :
« Aujourd’hui, quand vous regardez le profil au niveau de la magistrature, déjà au niveau des universités on a formé des magistrats avec une grande prépondérance de droit. Et les juristes, les vrais, avaient d’ailleurs horreur des chiffres, ils n’aiment pas la comptabilité. Ce qui fait que dans la pratique, quand nous amenons des dossiers de détournement auprès des magistrats, nous pouvons prendre une année à nous expliquer pour qu’on puisse très bien se comprendre parce qu’au finish, c’est le magistrat qui doit porter votre travail. Nous sommes des organes, quand nous terminons, il faut qu’un magistrat puisse endosser le travail parce que c’est lui qui va conduire le corrupteur et le corrompu devant le juge. Donc, il doit être convaincu et il doit maîtriser, parce qu’au tribunal, vous pouvez être à côté de lui mais vous n’avez pas la parole ».
En ce qui concerne la Cour des Comptes, l’inspecteur général des finances chef de service a indiqué que ce n’est pas tout le monde aujourd’hui qui est justiciable devant cette juridiction.
« La Cour des Comptes est là. Mais ce que les gens ne savent pas, qui sont justiciables devant la Cour des Comptes ? La Cour des Comptes se limite à des sanctions pécuniaires, elle ne prononce pas des sanctions pénales, et ne sont justiciables devant la Cour des Comptes que les comptables, les ordonnateurs et les mandataires publics. Les ministres nationaux et provinciaux, les gouverneurs des provinces, là où aujourd’hui nous considérons que c’est là qu’il y a le problème important à résoudre, ces gens-là ne sont pas justiciables devant la Cour des Comptes », a-t-il renchéri.
Par ailleurs, l’IGF a fait appel à la mise en place d’un Plan national de lutte contre la corruption qui va intégrer tous les secteurs et définir toutes les stratégies.
Par Kevin Muteba