Il y a trois jours, plus exactement le 3 juillet dernier, le porte-parole de la CEDEAO a annoncé la levée des sanctions économiques et financières imposées au Mali en janvier, entraînant automatiquement la réouverture des frontières terrestres et aériennes.
Ce qui de toute évidence parait être une victoire de GOÏTA peut se révéler être également un redoutable piège qui peut se refermer sur lui. Car avec l’ouverture des frontières terrestres et aériennes, il n’y a pas que l’import et l’export des produits manufacturés et alimentaires qui en tireront de gros bénéfices mais aussi et surtout le plan de l’ennemi.
Dans quel sens?
Durant l’embargo économique, il s’est avéré que le Président Amissi Goita était difficilement accessible et lourdement protégé dans la muraille de sa forteresse. La tentative du coup d’état déjoué d’un groupe d’officiers maliens ou encore l’instrumentalisation de l’imam Mahmoud Dicko dressé contre le colonel, toutes ces tentatives sont restées infructueuses pour pouvoir avoir la peau du président malien.
Tout analyste sérieux n’a donc pas du mal à interpréter cette levée d’embargo comme le changement de stratégie de guerre. Les adversaires du Mali ayant compris que l’isolement du Mali mettait son président en position de force, désormais c’est en s’en approchant de lui qu’ils peuvent réussir le coup fatal. Ils lui feront miroiter que les relations avec ses partenaires de la sous-région sont revenues au beau fixe. Pourtant en catimini, les avions et les véhicules qui atterrissent à Bamako peuvent bien amener munitions et combattants infiltrés parmi les simples passagers. Le danger est donc réel.
On en veut pour preuve la déclaration fracassante du Ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, qui, à l’issue du sommet de l’OTAN tenu à Madrid, a avoué jeudi qu’il n’excluait pas une intervention de l’OTAN au Mali si nécessaire sous prétexte de combattre le terrorisme.
La contemporaineté de la levée de sanctions et de cette déclaration des intentions de l’OTAN me paraît très significative sur la suite des événements au Mali.
Pour tout dire, c’est une bonne excellente nouvelle pour le Mali et ses voisins que soient levées les sanctions pour reprendre la vie normale. Ce qui n’exclut pas de garder la vigilance tous azimuts. Car la victoire engrangée par le Mali peut bien cacher beaucoup de zones d’ombres. Et c’est à cette ombre épaisse que le colonel doit braquer la lumière, assez de lumière pour démasquer l’ennemi et ses funestes desseins.
Par Gaba