Par Edmond Izuba et Ben Dongoko
« Aux âmes bien nées, la grandeur n’attend point le nombre d’années », cette citation du dramaturge français Pierre Corneille (1606 – 1684), associée à l’autre français du 16ème siècle, Michel de Montagne (1533-1592), écrivain et philosophe: « les âmes bien nées, sont les âmes universelles, ouvertes et prêtes à tout, si non instruites, au moins intruisables », caricaturent la vie d’une entrepreneure congolaise. Issue d’une famille modeste, Anady-Sarah Kibalabala, la trentaine révolue, est comptée dans le top 5 des Associations Sans But Lucratif (ASBL) de thématique Habitat. Elle est à la base de création d’Objectif Group, une plateforme qui regorge en son sein des médias (presse en ligne et presse papier), entreprise de vente de pagne Wax « Maman Moseka » et Objectif Habitat, qui se manifeste par l’octroi de terrains à crédit. La société emploie une trentaine de jeunes professionnels œuvrant dans les domaines précités.
Elle a voulu écrire son histoire sur le « O » et non sur zéro « 0 ». Au chevet de l’entreprise de sa maman, Anady-Sarah commence son long parcours professionnel en tant que vendeuse des pagnes au moment où elle était encore étudiante.
Déjà en 2015, l’ancienne présentatrice d’une tranche matinale sur une chaîne de télévision privée émettant à Kinshasa, conçoit mal l’idée de rester travailleur chez autrui et de continuer à subir le diktat (sévère) des présidents-patrons qui allaient de fois contre les règles de l’art. Détentrice d’un diplôme de licence en communication des organisations, elle voit les portes lui s’ouvrir quand elle est admise comme experte en monitoring dans le département de la communication du cabinet du Premier ministre Bruno Tshibala. Ce qui la pousse de s’organiser afin de donner la forme à une vision « Objectif » longtemps nourrie mais sans provision. Déjà avec le peu qu’elle obtient chaque mois, elle envisage traverser toutes les barrières administratives qui pourraient faire d’Anady-Sarah Nadya Kibalala une simple chargée d’études du monitoring. Son expérience acquise dans le monde des médias la pousse à mettre en place un magazine pour valoriser les efforts des femmes qui se distinguent dans la société congolaise. Le nom sera vite trouvé et du coup, c’est la naissance d’Objectif Magazine. Le tout premier cover du numéro zéro du tabloïd est confié à une dame Pasteur et Veuve de l’illustre Sakombi Inongo,ainsi qu’à l’actuel Président du Sénat.
Anady prospère du jour au lendemain !
Elle ne compte s’arrêter qu’aux médias, sa vision devient de plus en plus grande. Très difficile pour elle d’abandonner (la proie) son Objectif qui faisait sa détermination de chaque matin, elle réussit à obtenir légalement les documents créant son entreprise malgré d’intenses tracasseries administratives. Ces tracasseries administratives, devenues monnaie courante et transformées en mode gestion (mauvaise gouvernance), ont eu à étouffer beaucoup de projets des jeunes en situation financière difficile et créer la fuite des capitaux. Mais Kibalabala y est parvenue. L’imposition des taxes et autres ne l’empêcheront pas d’avancer. Les charges (logistiques et salariales) qui entourent la rédaction des articles à publier en ligne (www.objectif-infos.cd) et dans la presse « traditionnelle » en papier (Objectif Magazine), vont la pousser à élargir ses contacts avec les experts en matière de Habitat et spécialistes en construction des logements sociaux. Cabinets d’avocats, ministères des affaires foncières ou ministère de l’urbanisme et habitat deviennent sa prochaine fréquentation. Après une bonne maitrise du domaine à travers le projet de vente des terrains à crédit dénommé « Cité Papa Simon Kimbangu », où elle intervenait comme associée, la femme aux allures ambitieuses et puissantes d’Afrique veut se distinguer. A travers un prestigieux projet idéal Maman Moseka, le surnom de sa défunte Maman, Georgette Konga Isako d’heureuse mémoire, décédée en 2019, celle à qui Anady doit toute sa sagesse et ses convictions chrétiennes, l’ainée de la famille Kibalabala se fraie un chemin. Elle veut offrir, en tenant compte du pouvoir d’achat de ses concitoyens, des parcelles pour que chaque congolais quitte la vie de locataire pour devenir lui-même bailleur ou propriétaire de terrains. Le groupe se serre les coudes et travaille en commun dans l’unique but d’atteindre les objectifs assignés par la désormais Présidente Anady-Sarah. Très vite, alors très vite, la communication devient un outil important pour faciliter les échanges entre les potentiels souscripteurs (clients) et Objectif Habitat. Le sérieux de l’entreprise l’amène à terminer Maman Moseka I, II, III, IV et bientôt Maman Moseka V sera totalement liquidé, en attendant la construction des maisons préfabriquées de très longue durée.

Le pouvoir de la femme
En ce mois dédié à la femme, la Présidente de Objectif Habitat ASBL, Anady-Sarah kibalabala, estime que la femme congolaise est un pouvoir. Se servant de son exemple, elle exhorte cette femme à commencer par prendre conscience de son pouvoir avant de se lancer dans l’entrepreneuriat.
«La femme congolaise doit toujours travailler pour devenir indépendante et non tendre la main aux autres», martelle-t-elle.
Une bonne base !
Née d’une famille de 4 enfants, elle a obtenu son diplôme en Latin-Philo au Lycée Motema Mpiko. Dotée d’une permanente passion de l’audiovisuel et d’une capacité communicationnelle irréprochable, Anady-Sarah est détentrice d’un diplôme de licence en communications des Organisations à Bel Campus. Son cursus académique loin d’être exhaustif, elle est aussi graduée en Tourisme à l’ISP Gombe. Dans le souci de pousser ses horizons du savoir, elle a par la suite suivi une formation en création des projets à l’INPP.
