Par Ben Dongoko
Les enjeux autour de la
mort de Floribert Chebeya et de la disparition de son chauffeur, Fidèle Bazana Edadi, refont surface grâce aux enquêtes réalisées par la RFI auprès des policiers Hergil Ilunga et Alain Kayeye Longwa, qui ont reconnu avoir participé à la mort de ces deux activistes des droits de l’homme.
Dans l’idée d’éclairer la lanterne des curieux, Hergil Ilunga et Alain Kayeye, respectivement
adjudant de la police et brigadier-chef du bataillon Simba de la PNC, attestent qu’ils ne connaissaient pas l’identité de Chebeya encore moins celle de Fidèle Bazana. Ils estiment que la responsabilité incombe à John Numbi et major Christian Ngoy, qui étaient, d’après leurs témoignages, le commandant de l’opération.
« C’est à l’inspection générale de la Police que les deux activistes ont été étouffés », ont-ils affirmé.
« Le major Christian nous avait dit que sur ordre du chef, il fallait l’étouffer, parce qu’il avait des problèmes avec les chefs, John Numbi et Joseph Kabila », a dit Hergil Ilunga.
Et Alain Kayeye d’ajouter: « C’était un ordre qui était venu du Raïs, à travers l’inspecteur général ».
L’histoire retient qu’alors président de l’ONG la Voix des Sans Voix, Floribert Chebeya Bahizire avait été retrouvé mort dans sa voiture, le 2 juin 2010, à Mitendi, dans la périphérie de Kinshasa. Son chauffeur, Fidèle Bazana Edadi, qui l’avait accompagné ce jour-là pour répondre à une convocation de l’inspecteur général de la police, John Numbi Banza Tambo, a depuis lors disparu.
Le 23 juin 2011, la Cour militaire de Kinshasa-Gombe a condamné quatre des huit policiers prévenus dans l’affaire à la peine capitale, un cinquième à la prison à perpétuité, et acquitté les trois autres. Le 17 septembre 2015, la justice congolaise a acquitté en appel quatre de ces policiers et allégé la condamnation du cinquième, faisant un véritable affront aux familles des victimes.
Et face à ce tableau noir pour, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exhorte le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, de s’impliquer pour la réouverture du procès de l’assassinat de ces deux défenseurs des droits de l’homme.