Une vive tension règne depuis tôt ce matin dans le nord de la ville de Goma et à Turunga, un village du territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu, suite au meurtre par balle d’au moins trois membres d’une famille dans la nuit de mardi à mercredi.
Le drame s’est produit à Turunga, dans le groupement Munigi. Selon le président de la société civile de Munigi, Trésor Masilya, des bandits armés non identifiés ont opéré nuitamment dans cette entité, tuant un père de famille, son épouse et un enfant. Deux autres personnes ont été blessées et se trouvent dans un état critique à l’hôpital.
Manifestations et perturbations de la circulation
Cette tragédie a provoqué la colère de la population locale qui a manifesté son mécontentement en érigeant des barricades sur l’axe Majengo-Kilijiwe, perturbant ainsi la circulation. La police a tenté de dégager la route en utilisant des tirs de sommation et des gaz lacrymogènes.
Les habitants de la région expriment leur ras-le-bol face à l’insécurité croissante. Ils dénoncent l’absence d’intervention des forces de l’ordre et de sécurité malgré les alertes lancées. Thierry Gasasiro, secrétaire technique de la société civile de Nyiragongo, a déclaré : « Cette nuit, des bandits armés ont tué un père de famille, son épouse et deux autres personnes. Ils ont emporté plusieurs biens de valeur et une importante somme d’argent. »
Il a également évoqué le cambriolage du domicile du président de la société civile locale dans le groupement Rusayo la même nuit.
Des appels à l’action des autorités
La société civile et les habitants de la région appellent les autorités à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à l’insécurité qui gangrène la région. Ils dénoncent la circulation incontrôlée des armes et l’arrivée massive de déplacés de guerre du M23, qui, selon eux, sont en partie responsables de la recrudescence des actes de violence.
La population exprime son désarroi et son impuissance face à une situation qui semble hors de contrôle. Ils se sentent abandonnés par les autorités et craignent pour leur sécurité et celle de leurs familles.
Célestin Botoleande