Les rebelles du M23 continuent de défier l’État congolais dans la cité de Bunagana au Nord-Kivu. Depuis exactement 3 mois, le groupe armé est assis en maître sans qu’aucune initiative venant du gouvernement congolais ne l’inquiète.
Sur le terrain, à Rutshuru, les forces armées observent également une trêve et ne tentent même pas de récupérer la cité qui reste pourtant stratégique pour la province. Depuis les 3 mois, toutes les recettes profitent à l’ennemi au détriment de la République.
À l’occasion de la journée de la paix célébrée chaque le 21 septembre, le Gynécologue congolais et prix Nobel de la paix en 2018, Dénis Mukwege dénonce cette agression militaire dont est victime la République démocratique du Congo dans sa partie orientale.
Dénis Mukwege ne s’est pas réservé de critiquer la manière dont le gouvernement congolais traite ce dossier sécuritaire 100 jours après.
« 100 jrs que Bunagana est occupée par le M23 soutenu par Kigali. En cette Journée de la Paix nous déplorons l’inaction du gouvernement congolais et l’indifférence de la communauté internationale », a-t-il condamné.
Face à cette énième agression, Dénis Mukwege invite toutes les forces vives du pays à « œuvrer ensemble pour le respect du droit international et pour l’instauration de la paix en RDC », a-t-il déclaré.
Des mobilisations à travers toute la République s’étaient multipliées pour soutenir les FARDC. Curieusement aujourd’hui, personne au sein du gouvernement n’en parle. Ni le Président de la République, ni le ministre de la Défense, ni les autorités militaires, sauf en marge de la visite d’Antony Blinken, secrétaire d’État américain aux affaires étrangères qui a séjourné au pays le mardi 9 août dernier.
Trois mois après, les Congolais sont en droit de s’interroger sur ce à quoi pensent les autorités congolaises. Sont-elles venues à bout des stratégies pour mettre hors de son territoire le M23 ou laissent-elles sciemment l’ennemi opérer en sa guise? Ces questions demeurent entières. Mais, pour combien de temps encore? Mystère.
La seule action que Kinshasa a réussi jusque-là, c’est d’être parvenue à gagner une certaine opinion à sa cause, celle de désigner le régime rwandais comme soutien principal aux rebelles. Un récent rapport des experts de l’ONU a affirmé cette allégation. Toutefois, il reste évident que des rapports du genre ne vont pas souvent plus loin. Il est des exemples qui le témoignent. Le rapport Mapping qui est resté jusqu’à aujourd’hui lettres mortes en dit long.
Au regard de cette expérience ainsi qu’à ce silence inquiétant de la communauté internationale, les autorités congolaises devraient penser à ne compter que sur elles-mêmes pour résoudre des problèmes liés à la souveraineté nationale. Les efforts de la diplomatie tant vantée du chef de l’État ont montré leurs limites.
Par Gaba