L’Organisation Internationale des Nations-Unies pour la Migration (OIM), a publié lundi, un rapport sur le nombre de personnes encore réduites à l’esclavage moderne et les chiffres sont hallucinants. Selon l’organe onusien, au moins 50 millions de personnes dans le monde vivaient dans l’esclavage moderne en 2021.
« Les estimations mondiales de 2021 indiquent qu’il y a 50 millions de personnes en situation d’esclavage moderne chaque jour, soit forcées de travailler contre leur volonté, soit dans un mariage auquel elles ont été contraintes. Ce nombre se traduit par près d’une personne sur 150 dans le monde », a déclaré l’OIM dans le rapport, ajoutant que « le travail forcé représente 27,6 millions de personnes en esclavage moderne et le mariage forcé 22 millions ».
Selon l’étude, 86% du travail forcé se retrouve dans le secteur privé. Le travail forcé non associé à l’exploitation sexuelle représente 63 % de l’ensemble du travail forcé, tandis que l’exploitation sexuelle commerciale forcée représente 23 % du chiffre total. En outre, près de quatre personnes sur cinq victimes d’exploitation sexuelle sont des femmes ou des filles, selon le rapport. Pendant ce temps, le travail forcé imposé par l’État représente 14 % de la population.
L’étude a également indiqué une augmentation de 6,6 millions du nombre de personnes vivant dans un mariage forcé depuis les estimations mondiales de 2016. L’écrasante majorité (85%) des mariages forcés a été motivée par la pression familiale. Bien que 65% des cas se soient produits en Asie et dans le Pacifique, la prévalence est la plus élevée dans les États arabes, avec 4,8 personnes sur 1 000 dans la région en mariage forcé, selon l’étude de l’OIM.
Selon le rapport, les employés migrants sont plus de trois fois plus vulnérables au travail forcé et à la traite des êtres humains que les travailleurs non migrants, probablement en raison d’une migration irrégulière ou mal gérée ou de « pratiques de recrutement déloyales et contraires à l’éthique ».
Sur la base de l’étude, l’ONU a proposé un certain nombre de mesures qui, prises globalement, faciliteraient le processus d’élimination de l’esclavage moderne. Il s’agit notamment de revoir et d’appliquer les lois et les inspections du travail, de mettre fin au travail forcé imposé par l’État, d’appliquer des mesures plus strictes pour lutter contre le travail forcé et le trafic dans les entreprises et les chaînes d’approvisionnement, de relever l’âge légal du mariage à 18 ans et de promouvoir un recrutement équitable et éthique, et offrir un meilleur soutien aux femmes, aux filles et aux personnes vulnérables.
Par Gédéon Atibu