Les élections présidentielle et législatives de 2023 s’annoncent à hauts risques en République Démocratique du Congo.
En effet, les candidats donnés favoris dans les sondages sont entrain d’être écartés par le régime actuel. Il s’agit notamment de Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Vital Kamerhe, et Matata Ponyo.
Jean-Pierre Bemba
Après son retour triomphal en 2018 à Kinshasa et son acquittement en appel par la Cour pénale internationale (CPI) de sa condamnation à dix-huit ans de prison pour crimes de guerre et contre l’humanité, Jean-Pierre Bemba, est pressenti comme un candidat à l’élection présidentielle de 2023.
D’ors et déjà, le régime de Limete estime que la Constitution n’autorise pas à l’ancien Vice Président de la RDC à se représenter à l’élection présidentielle. S’appuyant sur cette thèse, l’ancien chef de guerre sera donc contraint de soutenir la candidature de Tshisekedi. D’ailleurs, d’après certaines indiscrétions, Bemba n’aurait juré que sur la candidature de Tshisekedi. Information encore très provisoire au regard des enjeux électoraux et politiques actuels.
Moïse Katumbi
Pour Katumbi, la question de la nationalité pour être présidentiable a refait surface lors du débat sur la loi électorale. À un an de la fin du mandat de Félix Tshisekedi, le député national N’singi Pululu a voulu insérer frauduleusement la loi dite « Noël Tshiani », une proposition selon laquelle « ne peut être candidat président de la République que celui qui est né de père et mère congolais ». Rejetée par le G13, cette proposition plane toujours sur le Parlement d’une manière ou d’une autre afin d’éliminer politiquement Katumbi de la course.
Pourtant, la Constitution de la RDC stipule en son article 10 que : « la nationalité congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition ». Elle est d’origine si l’un ou les deux parents sont congolais.
C’est la raison pour laquelle l’ancien gouverneur de l’ex province de Katanga ne cesse de dénoncer une « tentative d’antisémitisme politique » dont il est victime.
Matata Ponyo
En cette période où le processus électoral est mis sur pied, les tensions montent d’un cran entre le pouvoir en place, et Matata Ponyo, qui lui aussi est pressenti candidat à l’élection présidentielle de 2023.
L’ancien Premier ministre sous Kabila commence à nourrir les ambitions présidentielles. La mise en place de son parti politique en est une preuve redoutable. Dans les détails, sans surprise ni suspense, l’homme à la cravate rouge doit outre le dossier Bukanga Lonzo, s’attendre à une autre vague d’actes d’intimidation du régime, qui tenteront de l’écarter de la course à la prochaine présidentielle.
Vital Kamerhe
Oui Vital Kamerhe. Cet ancien directeur de Cabinet de Tshisekedi est dans le pétrin. Le président du parti rouge blanc n’est pas toujours sorti de l’auberge. Son cas est en pleine étude dans les salons huppés de l’Union Sacrée. Alors, peut-on dire que le dossier Kamerhe est un signe d’une justice qui gagne en indépendance ou calcul politique ? Sans réfléchir d’aucuns affirment que le dossier Kamerhe est politique et vise à l’écarter de la course en 2023, pour faire place à Tshisekedi, déclaré déjà candidat à sa propre succession.
Le successeur de Joseph Kabila tient à sacrifier davantage son plus proche allié au pouvoir, en enterrant ainsi « l’accord mort né » de Nairobi, qui faisait de Kamerhe candidat président de la République en 2023.
Pour conclure, l’histoire de la République Démocratique du Congo constitue un véritable tsunami politique, dont la vague pourrait ne pas s’arrêter au seul Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi et Matata Ponyo. L’avenir nous en dira plus.
Par la Rédaction