Vital Kamerhe a bénéficié d’une liberté provisoire conditionnelle après avoir purgé une année et demi en prison de Makala. Ainsi s’achève malgré nous, le feuilleton 100 jours.
Cette liberté provisoire accordée à Vital Kamerhe fait grincer quelques dents. Georges Kapiamba, le coordonnateur de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) qualifie la décision de la Cour de cassation de «scandale judiciaire». Sur Radio Okapi, le défenseur des droits estime «qu’encore une fois, la politique vient s’immiscer dans la justice», mais surtout que «cette libération vient porter un coup dur au projet de la lutte contre la corruption prôné par le Chef de l’Etat». La justice semble, en effet, sélective, en ciblant des opposants politiques, des proches de Joseph Kabila, ou des concurrents à écarter.
Certains d’autres y voient derrière cette libération provisoire la main présidentielle guidée par quelques arrières-pensées politiques.
Curieux que cela puisse paraître, ceux là même qui le soutenaient lors du procès changent aujourd’hui avec des critiques nocives contre le président national de l’Union pour la Nation Congolaise ( UNC). Une situation qui fait bien tétaniser l’un des alliés de l’UNC, Daniel Mwana Nteba.
« Triste de constater qu’un grand nombre de ceux qui nous soutenaient lors de l’incarcération de VK sont ceux qui se plaignent de sa libération », a-t-il d’abord fait remarquer.
Poursuivant dans son analyse, Daniel Mwana Nteba débouche sur une conclusion selon laquelle que ce n’était pas par amour moins encore par empathie qu’ils le faisaient, mais bien pour attaquer le Chef de l’État, Félix Tshisekedi.
« …Il n’était donc nullement question d’un quelconque amour ni de compassion! Soutenir VK n’avait qu’un but : Attaquer le chef de l’État », s’en est-il rendu compte.
Allié politique de Félix Tshisekedi pendant les élections de 2018, les deux hommes avaient signé un accord selon lequel Vital Kamerhe devait se présenter en 2023. Mais après sa condamnation, les cartes se trouvent rebattues, puisque l’ancien directeur de cabinet n’a plus la possibilité légale de se présenter à la magistrature suprême.
Rappelons aussi que Félix Tshisekedi est au petit soin avec le parti de Vital Kamerhe, très puissant, notamment au Sud-Kivu. La petite bouffée de liberté accordée par la Cour de cassation au patron de l’UNC tombe à point nommé.
Par GABA.T