Par la Rédaction
Le calvaire mieux le martyr de Kamerhe se poursuit encore et toujours. Des signaux clairs démontrent que tout est fait pour enterrer le leader de l’UNC. Pourtant dans le contexte actuel, cet acharnement politico-juciaire est injustifié.
Il est étonnant de constater que les dérives décriées lors du régime Kabila reviennent en force au moment où l’on parle de l’État de droit. Dans son procès en appel, Kamerhe a décidé de renforcer sa défense en recourant aux services de deux avocats français. Malheureusement, ordre a été donné de refuser les visas aux deux membres de la défense du principal accusé dans le procès dit des 100 jours.
Quel message, on envoie-t-on à l’opinion nationale et internationale quand on crie tous les jours sur le toit qu’on est venu instaurer l’État de droit et rompre avec le passé ?
Ce refus inexpliqué voudrait-il dire que le sort de VK est- déjà scellé ? Où soit le scénario est déjà joué avec une justice aux ordres. Que cache cet acharnement politique contre un prévenu qui veut tout simplement démontrer son innocence ?
Ne pas laisser les avocats français de Kamerhe venir à Kinshasa fait tomber les masques sur un agenda bien élaboré par des politiques tapis dans l’ombre.
Preuve de ce schéma tendant à clouer à tout prix le Dircab du chef, les récentes nominations dans la magistrature. Un message clair. On parlerait d’une prime à la guerre pour ceux qui ont accompli la mission. Les magistrats, juges et avocats qui ont nuisiblement chargé Kamerhe au premier degré, tous presque, ont été bien récompensés. Chacun a reçu un beau cadeau pour avoir abattu le baobab. Pourtant, la méthode indigne. Les esprits avertis se désolent de l’ostentation dans la mise en oeuvre de ce plan.
Devrions-nous le faire si ouvertement et ainsi donner raison à ceux qui parlent d’un procès politique, un acharnement, un procès pour éliminer un adversaire politique ? La thèse du complot se confirme. Les actes trahissent leurs auteurs. Un membre du sérail présidentiel pas d’accord avec la démarche, s’est indigné que l’on pousse le président au dos pour écraser son plus proche et meilleur partenaire politique.
A cette allure, la ville haute se demande que vaut ce procès en appel de Kamerhe si tous les éléments réunis démontrent que ça sera une parodie. Les dés sont déjà jetés. Avec des juges promus pour avoir précipité, contre leur propre conscience, Kamerhe dans le gouffre, le procès en appel risque d’être à l’image de celui du premier degré. A la même instance et pour les motifs similaires, aux uns ( les bons élèves qui ont donné le magot ), on requalifie à la surprise générale et scandaleusement d’ailleurs les faits et aux autres ( les mal aimés, les hommes à abattre ), on les condamne au maximum des peines.
Alors, les juges d’appel ne voudront-ils pas rééditer l’exploit de leurs collègues parcequ’ils aspirent obtenir, eux aussi, les mêmes avantages. Que dire s’ils n’ont pas été déjà avisés. Le même operandi peut-être utilisé à ce stade du procès et produire les mêmes effets.
Très clair, les anti-Kamerhe ne dorment pas sur leurs lauriers. Ils veulent en finir une fois pour toute avec un allié gênant qui a bénéficié d’une grande confiance du chef. Pour eux, ils le savent bien, le retour de VK dans l’arène consacrera leur fin. D’où, cette stratégie de voir Kamerhe vivre reclus définitivement dans sa cellule à la prison Makala.
Ce tableau ne sort pas Félix Tshisekedi grand. Au contraire, il étale son indifférence à la mort d’un meilleur allié politique. En politique, ça compte. L’acte pourra pèser dans la balance quand il s’agira de tisser de nouvelles alliances politiques. On marche pas ensemble avec un partenaire politique qui est prêt à te lâcher au moindre soupçon. La leçon doit être retenue. Il est temps que le chef, supposé être au-dessus de la mêlée, arrête d’écouter les chants des sirènes et agisse en bon père de famille.
S’il ne peut pas s’immiscer dans les affaires judiciaires, néanmoins, il doit stopper les élans des réseaux qui s’activent, autour de lui, pour envoyer pour de bon Kamerhe en enfer.
Tribune de Musasa Muya, Analyste Politique