Par Ben Dongoko
Le dernier rapport de Human Rights Watch (HRW) démontre que l’administration du chef de l’État Félix Tshisekedi a sérieusement restreint les droits humains cette année 2020. Selon cette organisation des droits humains, les autorités congolaises ont réprimé des détracteurs pacifiques, des journalistes et des membres de partis politiques, tout en utilisant les mesures de l’état d’urgence mises en place en raison de la pandémie de Covid-19 comme prétexte pour limiter les manifestations politiques.
Selon HRW, des dizaines de personnes ayant critiqué les politiques du gouvernement, y compris sur les réseaux sociaux, ont fait l’objet d’intimidations et de menaces, de passages à tabac, d’arrestations et, dans certains cas, de poursuites judiciaires.
Cette organisation des droits humains a enregistré au moins 39 cas de menaces et de harcèlement liés à la liberté d’expression et à la liberté de la presse dans la moitié des 26 provinces du pays. Dans 17 de ces cas, souligne-t-elle, des personnes ont été arrêtées ; deux d’entre elles sont toujours derrière les barreaux. Au moins 11 personnes ont été arrêtées pour des chefs d’accusation d’« outrage à l’autorité », ceci incluant des gouverneurs de province, des députés et, dans un cas, le président. Sur les 19 journalistes ayant fait l’objet de harcèlement, 8 ont été arrêtés.
Eu égard à toutes ces bévues, le chercheur pour la RD Congo chez HRW, Thomas Fessy, estime que les avancées en matière de droits humains observées pendant la première année de mandat du président Tshisekedi semblent rapidement se dissiper. « Tshisekedi devrait faire marche arrière et mettre un terme à cette répression croissante de la liberté d’expression et de réunion pacifique. », a-t-il souligné.
« Le président Félix Tshisekedi devrait reconnaître que les attaques contre les journalistes et les détracteurs pacifiques sont une atteinte à la démocratie… À moins que Tshisekedi ne cesse de recourir aux outils de répression de son prédécesseur, ses engagements de respect des droits humains ne seront rien d’autre que de vaines promesses. », a-t-il renchéri.
Signalons par ailleurs que cette organisation des droits humains exhorte le gouvernement à abandonner toutes les poursuites sans fondement à l’encontre des journalistes et des détracteurs pacifiques. In fine, HRW fait savoir que la RD Congo se place cette année à la 150 ème position sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse.