Lors de la présentation de son programme d’action devant l’Assemblée nationale mardi, la Première ministre congolaise, Judith Suminwa, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire « précaire » qui prévaut dans l’Est du pays, pointant du doigt l’agression rwandaise et la présence persistante de groupes armés.
« Sur le plan sécuritaire, notre pays est confronté à une situation précaire qui demande une action urgente », a-t-elle déclaré. « L’armée rwandaise, sous couvert du mouvement rebelle M23, continue de fragiliser le tissu socio-économique en occupant des parties des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo au Nord-Kivu », a-t-elle dénoncé.
La Première ministre a également exprimé sa préoccupation face à la présence « de groupes armés étrangers et locaux en Ituri, au Sud-Kivu, au Maniema et au Tanganyika », qui « exacerbent l’insécurité et perturbent la coexistence pacifique de la population congolaise ».
Face à ces défis sécuritaires, Mme Suminwa a promis de « poursuivre les efforts » pour « restaurer la paix et la sécurité » sur l’ensemble du territoire national. Elle a notamment évoqué le renforcement de l’armée et de la police, ainsi que la promotion du dialogue et de la réconciliation nationale.
Les propos de la Première ministre viennent confirmer les craintes de la communauté internationale quant à la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Le récent regain d’activité du M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a ravivé les tensions dans la région et fait craindre un nouveau cycle de violence.
Le gouvernement congolais, quant à lui, a réitéré sa détermination à défendre son intégrité territoriale et à protéger ses citoyens. Reste à savoir si les efforts entrepris par les différentes parties permettront de ramener la paix dans cette région meurtrie par des années de conflit.
Célestin Botoleande