Par Jean-Chrysostome Luntadila
Jamais une banque en RD Congo n’a autant sorti des muscles pour sauver son honneur et sa crédibilité. Les récentes enquêtes de Global Witness, une ONG américaine et PPLAAF, un lanceur d’alertes français PPLAAF, révèlent que la banque Panafricaine Afriland First Bank se serait transformée à un véritable tiroir-caisse de Dan Getler, opérateur économique en RDC sur qui pèse des sanctions américaines. D’autres accusations sur les transactions lourdes qui auraient servi à la famille Dan Getler d’acheter des carrés miniers en RDC, sont utilisées dans un curieux mode de conditionnel afin de conclure que l’Etat congolais s’en saisisse de l’affaire.
La réaction de la banque est sans appel. Dans un ton aussi moqueur, au cours d’un point de presse à Kinshasa, l’avocat français Eric Moutet s’est expliqué largement sur les détails de la plainte d’Afriland First Bank introduite à Paris contre le lanceur d’alerte PPLAAF, qui va sans doute entrainer Global Witness sa colistière. Pour un séjour de 24 heures, Me Eric a dévoilé les faiblesses des enquêtes ces ONGs d’origine étrangère qui se sont basées sur les documents tronqués.
«Nous nous sommes dit : ça suffit ! Il faut que la justice puisse examiner la manière dont ces ONGs qui s’instituent, de manière assez totale, à la fois victimes, service d’enquêtes, procureurs, juges, finalement exécuteur à savoir : la publication maximum de faits sans aucun contrôle consensuel, sans aucun contrôle de la justice. Il faudrait qu’à un moment donné ces ONGs puissent avoir des comptes à rendre surtout si les choses ne sont pas faites de façon convenable », a martelé l’avocat de la banque Afriland.
Les crimes sont légions. En évoquant la diffamation avec une seule mission de nuire, Me Eric Moutet considère les enquêtes de Global Witness et PPLAAF du pur chantage à l’endroit des personnes (morale et physique) citées dans ces enquêtes. Des simples manipulations qu’il compte démontrer devant le parquet de Paris dans les prochains jours.
«Nous avons assez d’éléments qui nous laissent à penser que les choses (…) ont été faites de manière frauduleuse», a-t-il déclaré.
Agenda caché
Ce sont pour la plupart ces objectifs (intentions) non exprimés dans le rapport d’enquêtes.
Pour l’avocat d’Afriland First Bank, les vraies motivations de la publication de ce rapport sont bel et bien ailleurs. D’après lui, ces ONGs sont passées du statut d’ONGs défenseur de leur principe : de lanceur d’alerte, de la lutte contre la corruption, etc., pour s’adonner à des méthodes tendant vraisemblablement à manifester un agenda caché.
« Ces deux ONGs, dans la publication de leur rapport, ont affirmé qu’elles n’avaient pas la preuve de quoi que ce soit. Je m’adresse à des journalistes, bien évidemment vous savez tous ce que c’est des enquêtes sérieuses. Je supose que vous-même vous ne pouvez pas concevoir cet exercice complètement schizophrénique qui consiste à dire : je n’ai pas la preuve, mais je vais quand même vous diffamer »
Tout en faisant 100% confiance en la justice française, la banque Panafricaine Afriland First Bank accepte d’affronter tête haute Global Witness dont la crédibilité et l’influence dépassent tout entendement.
«Global Witness est une ONG avec une surface financière infinie. On le sait tous. Non seulement qu’elle a une surface financière infinie, mais elle a aussi un réseau considérable des lobbyistes, des presses ; donc c’est une ONG avec une très forte puissance. Ça c’est dans le domaine public. Et le fait que cette ONG soit financée par tel ou tel, c’est également dans le domaine public. J’ai parlé de Georges Soros, ce n’est pas une accusation, c’est un fait que Soros finance Global Witness et c’est prouvé et je n’en tire pas plus des conclusions. Mais quand on s’interroge sur le rôle de Soros dans ce dossier, le rôle de Soros à ce stade que moi je sache n’est autre que celui d’un financeur d’une ONG qui m’attaque, ne dis pas autre chose que cela», confie Me Eric Moutet.
En outre, l’avocat d’Afriland First Bank Congo a révélé que Global Witness et PPLAAF avaient refusé d’approuver la proposition leur faite pour désigner un cabinet d’expertise médico-légale indépendant afin d’examiner les preuves « falsifiées » détenues par ces ONG et opposées à Dan Gertler ainsi que celles détenues par la Banque.
D’après Eric Moutet, ce refus suivi de la publication du Rapport viole le principe d’examen contradictoire et dévoile là l’intention de nuire à l’image de la banque et de l’opérateur économique ciblé.