La reprise des combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 autour de Goma, a plongé les populations déplacées dans une situation de détresse extrême. Contraints de fuir une fois de plus, ces personnes vulnérables se retrouvent dispersées, leurs sites d’accueil ayant été dévastés par les affrontements.
Selon un rapport alarmant du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), la quasi-totalité des sites de déplacés situés le long de l’axe de Kanyaruchinya, au nord de Goma, ont été rayés de la carte. Les installations d’eau, les latrines et les structures de santé ont été détruites, laissant derrière elles un paysage de désolation. Les habitants de ces sites, déjà fragilisés par des années de déplacement, ont été contraints de chercher refuge à Goma ou de retourner dans leurs localités d’origine, souvent tout aussi précaires.
Les chiffres sont éloquents : plus de 700 000 personnes, autrefois abritées dans des camps de déplacés autour de Goma, sont aujourd’hui dispersées dans la ville et ses environs. Quelques milliers ont même gagné les pays voisins, témoignant de l’ampleur de la crise. Les besoins de base de ces populations, déjà éprouvées par les conflits, sont immenses : nourriture, eau potable, soins médicaux, couvertures et protection font cruellement défaut. L’aide humanitaire, pourtant vitale, peine à parvenir jusqu’à eux, laissant les déplacés de Goma dans des conditions de vie désastreuses, menaçant leur santé, leur sécurité et leur bien-être.
Face à cette catastrophe humanitaire, le coordonnateur humanitaire, Bruno Lemarquis, a lancé un appel pressant à la mobilisation de tous. Il a souligné l’urgence de rouvrir l’aéroport de Goma, point d’accès crucial pour l’aide humanitaire, afin de permettre l’acheminement des secours et de venir en aide aux populations sinistrées. La situation est critique, et seule une action concertée de la communauté nationale et internationale permettra d’éviter une tragédie encore plus grande.
Au-delà de l’aide humanitaire d’urgence, il est impératif de s’attaquer aux racines du conflit. La guerre entre les FARDC et le M23, qui a déjà causé tant de souffrances, doit cesser. Une solution politique et diplomatique s’impose pour mettre fin à cette spirale de violence et permettre aux populations de retrouver la paix et la sécurité.
Célestin Botoleande