Par la Rédaction
Ce jour, la manifestation de Lamuka signe le retour de Bemba sur la scène politique. À l’instar de ses coéquipiers de Lamuka, notamment Katumbi, Fayulu, Muzito, Kamitatu, Endundu… Jean Pierre était sur la voie du garage politique.
Lamuka se remet en jeu et ses animateurs reviennent sur la scène. Nul ne pourrait être étonné que dès demain ils réclament « leurs parts » !
La voie vers « le partage équilibré » s’ouvre doucement et avec elle, la remise en question des alliances existantes.
La faute de Fatshi
Poussé par des proches et une base trop portés par la vengeance, la haine et la jalousie, le Président finit par céder en adoptant leur projet de
» Diriger seuls » la RDC. Ce géant au cœur de l’Afrique qu’il est pourtant préférable d’en partager la gouvernance avec les différentes tendances sociopoliques.
À Limeté, ils n’en n’ont cure.
Il faut mettre un terme à l’alliance avec le FCC de Kabila [qui fut salué pour son grand sens de la Patrie en favorisant la première alternance pacifique et démocratique]. Il était aussi temps de se débarrasser de ce KAMERHE [trop encombrant et surtout trop fier de son intelligence]
Aussitôt dit, aussitôt fait !
Les ennuis de Kabila, via ses proches ont commencé. Vital Kamerhe qu’ils appelaient le Coach est rapidement happé dans ce traquenard qu’était le Procès de 100 Jours. On en connaît la suite…
» On va les laisser s’affaiblir mutuellement et on portera le coup final ! «
Loin d’être distraits, les leaders de Lamuka suivent de très près et avec délectation la mise à mort de Kamerhe et les ennuis qui s’approchent inexorablement de Kabila. Leur stratégie est arrêtée.
Poussant le bouchon aussi loin qu’il le peut, le parti présidentiel renoue avec la rue, qu’il n’a vraiment jamais quitté. Contre toute logique, on assiste à une sorte de bipolarité : D’un côté, l’udps est le parti du chef de l’état, donc le parti au pouvoir. Et de l’autre, l’udps veut demeurer le parti qui va battre le pavé pour des revendications populaires contre le pouvoir en place. Il y a même des morts parmi les manifestants. Madame Eve Bazaiba, secrétaire générale du parti de Jean pierre Bemba, parle du serpent qui se mord la queu…
Profitant de cette « liberté de manifester » dont jouit le parti du chef de l’état malgré les restrictions dues à l’état d’urgence qui frappe la République entière, les forces sociales et politiques proches de l’opposition programment, elles aussi, des journées de manifestations populaires, au lendemain des manifestations de l’udps.
Et Katumbi ?
À la tête des manifestants de Lamuka à Kinshasa, JB Bemba trouve là l’occasion de signer son grand retour sur la scène politique depuis les élections de 2018. Curieusement, contre toute attente, Moïse Katumbi se rebiffe et fait law profil alors qu’il avait appelé à manifester. En réalité, des pourparlers sont déjà entamés entre le FCC et Katumbi. Ses amis de Lamuka n’ont qu’à ne pas se laisser distraire, un Kabila peut en cacher un autre…
Désormais, l’opposition a prit ses quartiers en RDC avec la bénédiction…du parti au pouvoir.
Et Genève dans tout ça ?
Reste à savoir si ce frisson de rapprochement restera limité au « combat contre l’ennemi commun » ou cela va aller au-delà. La tentation est forte. Les stigmates de Genève sont encore vivaces et d’aucuns pourraient en profiter pour se régler des comptes les uns les autres…
En laissant libre court à sa colère [manifestations et attaques contre le FCC] l’udps a délié une opposition qui jusqu’ici rasait le mur, hypnotisée par son échec électoral et les débuts très prometteurs du nouveau pouvoir.
Cette erreur, espérons le, ne lui sera pas fatale. On connaît l’animal politique Bemba. On connaît aussi Katumbi. Ils ont ressenti, ces jours, des sensations autrefois oubliées…
In fine, l’opinion s’interroge sur l’activisme d’une certaine chancellerie occidentale qui s’attelle à opposer Kabila et Tshisekedi, les amenant à se neutraliser mutuellement, laissant ainsi la place libre au Lamuka qui pourrait se charger de diriger une Transistion sans les deux précités.
Espérons que tout ceci n’est qu’un scénario issu d’un esprit gagné par la fatigue d’une longue journée de manifestation.
Tribune de Nadine Mbuyi