Contrairement à d’autres cieux, la question relative aux salaires et conditions de vie des animateurs des institutions en République démocratique du Congo, est prise pour un tabou. Sans nul doute, au regard du confort que cela apporte, les gestionnaires du pays craignent naturellement d’être pris en partie par la nation.
Après le tollé suscité par la rémunération des députés nationaux il y a quelques jours, des voix se sont levées pour que le barème salarial des dirigeants des institutions soit connu de tous. Ceci permettrait, se disait-on, de dénicher les dirigeants véreux et avides qui plongent dans la corruption, les détournements ou encore le blanchiment des capitaux.
Après avoir promis de déballer tout à la place publique, Nicolas Kazadi est revenu sur la question en invoquant particulièrement les efforts qui sont fournis sur les lignes budgétaires qui concernent les anciens chefs d’Etat. Pas seulement eux, mais aussi les anciens chefs des corps, etc.
Le ministre des finances rassure que leurs salaires d’honorariat a sensiblement été réduits à la baisse dans le budget en cours et qu’un ancien président toucherait désormais 75% de ce que reçoit le chef d’Etat en fonction. Pour le cas échéant, faisant allusion à Joseph Kabila, il ne sera plus question de 680.000 USD par mois comme cela lui était accordé dans l’ancienne loi corrigée par le régime de Kinshasa.
« Dans le budget 2023, on a revu tout ce qui est payé dans le cadre de l’honorariat (anciens chefs d’Etat, anciens chefs des corps, etc). On a réduit de manière drastique. Aujourd’hui, l’ancien président de la République va toucher 75% de ce que touche le président en fonction. Ce que touche le président en fonction (en montants bruts) est inférieur à ce que touche le Premier ministre. On est dans l’ordre de 17.000 dollars », a-t-il précisé dans une interview à Top Congo.
Bien attendu que Nicolas Kazadi précise par ailleurs les montants accordés n’incluent pas les avantages divers en nature, le droit à la sécurité, le droit aux véhicules, les billets d’avions, etc. Il promet que cette réduction ne va pas s’arrêter là.
« Ça va aller plus loin. Il est de même pour les chefs des institutions. Tout cela est en train d’être réglementé. La loi budgétaire a déjà donné le ton. Il y a des éléments qui vont être complétés par des actes réglementaires, le décret du Premier ministre », poursuit le ministre.
Au pays, à longueur des journées, on ne cesse de décrier le train de vie des institutions alors que la classe moyenne croupit dans la misère. Le pays n’est au courant ni du salaire du président, ni de son premier ministre, encore moins d’autres acteurs au sommet de l’État.
Par la Rédaction