Les députés provinciaux ont dans une correspondance, dévoilé leur opinion sur la mise en place de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
À en croire ces élus du Nord-Kivu, l’état de siège est beaucoup plus politico-médiatique qu’opérationnel, et est un cynisme pour la population de ce coin du pays.
« Depuis la proclamation de l’état de siège, nos yeux ont vu moins que ce qu’ils croyaient voir par rapport aux attentes suscitées par la proclamation de l’état de siege. L’état de siège est beaucoup plus politico-médiatique qu’opérationnel et n’est resté qu’un slogan et un cynisme pour la population longtemps meurtrie », lit-on dans ce document rendu public ce lundi 14 février.
Par ailleurs, ces élus provinciaux disent croire que cette mesure mise en place depuis le 06 mai 2021, est prorogée non pas sur base des résultats des opérations ou encore des avancées constatées lors des évaluations, mais sur base des intérêts, des humeurs et des attitudes de ceux qui sont les décideurs.
Sur ce, ces députés provinciaux estiment qu’il y’aurait un complot pour freiner le développement de la province du Nord-Kivu en l’ecartant des élections prochaines. Pour ce faire, ils demandent au Chef de l’État, la levée de cette mesure en dotant aux FARDC d’une logistique conséquente et des moyens importants à la hauteur des actions à mener dans le cadre des opérations militaires de routine.
« Freiner le développement de la province, l’isoler des élections prochaines, faciliter le vieux projet de balkanisation ainsi que museler sa classe politique, chose que la population Nord-Kivutienne n’est pas prête à endosser. Lever l’état de siège et éventuellement migrer vers un état d’urgence sécuritaire en conformité avec le programme du gouvernement Jean-Michel Sama Lukonde pour une durée bien déterminée, des objectifs essentiellement de paix et de sécurité avec des indicateurs bien définis », demandent-ils.
D’un autre côté, les élus ont également plaidé pour la réhabilitation des institutions provinciales dans leurs prérogatives constitutionnelles et les juridictions civiles dans leurs missions habituelles. Ils ont demandé également le renforcement du nombre des magistrats et l’amélioration de leur condition de travail.
Par Kevin Muteba