Dans un contexte marqué par la célébration de la Journée internationale du café et du cacao, les acteurs de la filière agricole du Nord-Kivu ont tiré la sonnette d’alarme. En effet, lors d’une conférence de presse tenue le 2 octobre dernier, Serge Kambale Kwiratwiwe, coordonnateur national de l’Association des exportateurs de café, de cacao et d’autres produits agricoles, a dénoncé les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontées les producteurs de ces denrées essentielles.
Les exportateurs du Nord-Kivu déplorent en premier lieu l’insécurité grandissante qui règne dans les zones de production, rendant ainsi périlleuses les opérations de récolte et de transport. À cela s’ajoute le délabrement des infrastructures routières, qui entrave considérablement l’évacuation des produits vers les marchés. La multiplication des barrières routières, associées à des taxes exorbitantes, constitue un autre frein majeur à l’activité économique de la région.
« Il est impossible de parcourir 50 kilomètres sans rencontrer au moins quatre barrières », s’indigne Serge Kambale Kwiratwiwe. Ce dernier souligne également le coût élevé du transport vers les ports d’exportation, en comparaison avec les pays voisins. « Par exemple, en Ouganda, il faut débourser 80 dollars par tonne pour transporter des marchandises de Mpondwe à Mombasa, alors qu’en RDC, le coût est de 200 à 220 USD », précise-t-il.
Le manque de traçabilité des produits, dénoncé par les exportateurs, favorise par ailleurs la fraude et la contrebande. Cette situation met en péril la compétitivité des produits congolais sur le marché international.
Face à cette situation alarmante, les exportateurs du Nord-Kivu appellent les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour remédier à ces problèmes. Ils demandent notamment une amélioration de la sécurité dans les zones de production, la réhabilitation des infrastructures routières, la simplification des procédures administratives et la mise en place d’un système de traçabilité efficace.
Célestin Botoleande