L’Union européenne (UE) a, ce mercredi 19 juin, tiré la sonnette d’alarme, exprimant sa vive inquiétude face à un potentiel « vide sécuritaire » qui pourrait s’ouvrir dans la province du Nord-Kivu, après le retrait de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Cette préoccupation a été formulée par Janez Lenarcic, le commissaire européen en charge de la protection civile et de la gestion des crises, lors de la clôture de sa visite de travail de 24 heures à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
« Si le retrait de la MONUSCO doit avoir lieu, il doit se faire de manière ordonnée », a insisté M. Lenarcic, soulignant la gravité de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région. « A Goma, j’ai rencontré le gouverneur militaire qui m’a fait part de la dégradation de la situation au cours des derniers mois. C’est extrêmement préoccupant. »
Le commissaire européen a rencontré le gouverneur de province, les responsables de la MONUSCO et les représentants des agences humanitaires pour évaluer la situation et discuter des solutions potentielles. Il s’est également rendu au camp de déplacés de Bushagara, dans le territoire de Nyirangongo, pour témoigner de la détresse des populations affectées par le conflit.
M. Lenarcic a souligné les défis immenses auxquels sont confrontées les autorités congolaises dans l’Est du pays. Il a également fait part de ses préoccupations quant aux conséquences négatives que pourrait avoir le retrait de la MONUSCO sur la protection des civils.
« Depuis le début de l’année, près d’un million de personnes ont été nouvellement déplacées », a-t-il déploré. « Le retrait de la MONUSCO sans plan de relève adéquat risque d’aggraver davantage la situation et d’exposer les populations à des risques accrus. »
L’UE appelle à un retrait responsable et concerté de la MONUSCO, accompagné d’un renforcement des capacités des forces de sécurité congolaises et d’un engagement ferme de la communauté internationale à soutenir les efforts de paix et de stabilisation dans la région.
Célestin Botoleande