Par Ben Dongoko
Eu égard aux exactions perpétrées contre la journaliste Congolaise Rozenn Kalafulo, Rédactrice en chef de la radio communautaire indépendante Pole FM, Reporters Sans Frontières (RSF) se solidarise à Journaliste En Danger (JED) pour exiger des enquêtes sérieuses afin de sanctionner les auteurs de ces actes.
À travers un communiqué rendu public ce mercredi 14 Octobre 2020, RSF et JED demandent aux autorités de garantir la sécurité de Rozenn ainsi que celle de l’ensemble des journalistes.
À en croire Tshivis Tshivuadi, Secrétaire général de JED, les autorités provinciales du Nord-Kivu ne doivent pas minimiser cette grave menace portée contre cette journaliste qui n’a fait que soulever un sujet d’intérêt public.
« Une enquête sérieuse doit être menée sans attendre, pour retrouver et sanctionner le groupe de généraux qui complotent contre la journaliste. Toutes les autorités compétentes concernées doivent prendre des mesures appropriées de protection physique pour cette journaliste visée par des menaces ouvertes », a-t-il renchéri.
D’un autre son de cloche, Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF, estime que ces menaces sont révélatrices des difficultés auxquelles sont encore confrontées les journalistes congolais dans leur travail quotidien.
Malgré les discours encourageants du président élu il y a près de deux ans, ajoute-t-il, aucune réforme d’envergure n’a été menée pour améliorer l’environnement de travail des journalistes.
Au cœur de ce communiqué, RSF et JED demandent la mise en place urgente d’un mécanisme d’alerte pour la sécurité et la protection des journalistes.
Notons que Rozenn Kalafulo vit actuellement cachée dans une maison depuis plusieurs jours pour se mettre à l’abri de menaces qui auraient été proférées à son encontre par des généraux des forces armées de République démocratique du Congo (FARDC).
L’histoire retient que la rédactrice en chef de la radio communautaire indépendante Pole FM a été alertée par plusieurs personnes de menaces qui auraient été proférées à son encontre par des généraux des forces armées de la RDC. Des témoins lui ont confié avoir surpris une conversation au cours de laquelle des hauts gradés auraient menacé de s’en prendre à elle après qu’elle a interrogé le chef de l’Etat sur les activités commerciales de certains officiers de l’armée congolaise et sur leurs potentiels liens avec des groupes armés. La question avait été posée au président Félix Tshisekedi à l’occasion d’une conférence de presse à Goma le 8 octobre dernier.