Une semaine après le limogeage du numéro deux du régime au pouvoir, Jean-Marc Kabund, doublement radié du parti et de son poste du vice-président de l’Assemblee Nationale, est-ce au tour de François Beya, le puissant flic du pouvoir en place, de payer les frais de la purge?
Selon les dernières dépêches, François Beya Kasongo est en train d’être auditionné aux bureaux de l’Agence Nationale de Renseignement, suite à une note de soupçon de coup d’état contre Félix Tshisekedi, envoyée par les services de renseignement américains.
Le premier scénario serait un remake de « coups d’état montés et manqués » de l’ère Mobutu. Mutatis mutandi, il s’agirait ici de la volonté du régime Tshisekedi de stopper la déferlante des coups d’état survenant au Sahel en purgeant l’armée des officiers proches de Kabila. Dans cette hypothèse, l’arrestation de François Beya serait purement théâtrale et sous la propre inspiration du concerné pour trouver un solide prétexte en vue d’arrêter et de neutraliser les officiers supérieurs proches de Kabila et susceptibles de monter un coup d’état en RDC. La présente hypothèse se verra confirmée ou infirmée selon que François Beya sera vite relâché ou condamné et maintenu en prison.
Le second scénario est que l’information livrée par les services américains et israéliens soit fondée et documentée. Dans ce cas, la rupture de confiance de ce duo avec Tshisekedi serait inévitable et l’incarcération de ce grand agent de l’État s’en suivra inévitablement. Seulement à ce point précis, le danger restera imminent tant qu’on l’on ne sait vraiment pas quels sont ses puissants relais dans l’ANR. Le péril ne sera point écarté tant qu’on ne sait si lui François Beya serait l’auteur intellectuel de la tentative du coup d’État ou un simple exécutant. Dans un régime aussi corrompu et lézardé de l’intérieur tel celui de Kinshasa, dans les prochains jours, le danger pourrait alors venir de n’importe où.
Un troisième scénario à ne pas négliger c’est dans l’hypothèse où la note de services de renseignement américain soit un “faux” auquel Fatshi aurait donné du crédit alors que dans la tête de ses concepteurs, elle servirait juste à générer le doute et la méfiance du président congolais vis-à-vis de celui qui constitue le premier verrou de sa sécurité. Les américains auraient, à leur tour, pris le devant pour empêcher que se prolonge jusqu’en leur pre-carré ( RDC) le mauvais vent de coup d’état qui souffle au Sahel.
Dans ces conditions, en aliénant Fatshi de la loyauté de ce flic ( qui ne pourra jamais lui pardonner une pareille humiliation), les stratèges américains auront réussi un grand coup d’isoler un peu plus le président congolais et à mettre sa sécurité physique sous leur contrôle direct et conformément à leurs intérêts géostratégiques.
Pour tout dire, cet ouragan qui souffle au cœur du pouvoir congolais n’est pas de bon augure. Que ce soit un simple montage théâtral pour purger l’entourage militaire de Félix Tshisekedi ouvrirait tout de même une brèche en donnant des idées même à ceux des hauts gradés qui n’y pensaient pas. En revanche une quelconque confirmation de la déchéance de Beya doit nous pousser à mettre un lien entre les événements successifs de ces dernières semaines, notamment entre la déchéance de Jean-Marc Kabund et celle de François Beya car, mise ensemble, cette double disgrâce pourrait bien détenir la clef de lecture de ce qui pourrait advenir du sort du peuple congolais avant même la tenue des élections de 2023.
Par GABA.T