Au moins 20 personnes ont été tuées depuis samedi dernier dans une série d’attaques des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans plusieurs villages situés près de la localité de Mamove (territoire de Beni), dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), rapporte des sources locales.
La première attaque a eu lieu dans le village de Mabuo, suivie d’autres attaques mardi et mercredi derniers. L’attaque la plus sanglante, qui a fait 10 morts, a eu lieu mercredi dans le village de Kazaroho. La plupart des victimes ont été prises dans une embuscade tendue par les assaillants alors qu’elles se rendaient au marché dans le village voisin de Beu-Manyama.
Selon les sources locales, sept personnes qui quittaient les localités d’Oicha et Mamove sont tombées dans l’embuscade des ADF à deux kilomètres de la barrière de Mamove. « Ils ont été abattus à la machette et par balles à 9 heures du matin », a déclaré Léon Siviwa, chef du secteur de Beni-Mbau.
L’attaque a également été confirmée par la société civile locale, qui précise que les assaillants ont également « incendié deux motos des victimes et 7 maisons ».
Selon Kinos Katuho, responsable local de la société civile, le bilan total s’élève à 23 personnes tuées depuis samedi jusqu’à jeudi dans différentes attaques, notamment dans les villages de Mbimbi, Matekelambi, Kazaroho et Malya-Jamais.
Ce bilan pourrait encore s’alourdir car « d’autres personnes ont été tuées dans une nouvelle attaque la nuit dernière dans le village de Musangwa », a-t-il ajouté.
Une région en proie à l’insécurité malgré les efforts des autorités
La région de Beni est toujours en proie à l’insécurité malgré les multiples efforts déployés par les autorités congolaises. Kinshasa a notamment lancé des opérations conjointes avec l’armée ougandaise pour traquer les islamistes ADF. Cependant, ces derniers, qui s’étaient réfugiés dans le territoire d’Irumu en Ituri, réapparaissent dans le territoire de Beni où ils continuent de massacrer des civils. Les ADF ont également étendu leur réseau d’attaques au territoire de Lubero, où ils ont déjà tué une dizaine de personnes.
Ces attaques meurtrières ont suscité l’indignation des populations locales et des organisations humanitaires. Les habitants de la région appellent à la cessation des violences et à la protection des civils. Ils exhortent les autorités congolaises et la communauté internationale à redoubler d’efforts pour mettre fin à ce cycle de violence qui endeuille la région depuis de nombreuses années.
Célestin Botoleande