Il n’y a plus de respect : Sama Lukonde plus attaqué que jamais, y compris dans son propre camp.
Le premier ministre peut méditer cet avertissement de Machiavel: le Prince ne doit point s’offenser d’entendre la vérité. Mais si chacun a la liberté de la lui dire, c’est alors que se perd le respect.
Depuis la déflagration provoquée par la déchéance du ministre de l’économie nationale, Jean-Michel Sama Lukonde est plus critiqué pour son action politique. Le chef du Gouvernement se retrouve plus attaqué tant par l’opposition que par sa propre majorité. Signe de la gravité de la crise de respect à l’œuvre.
Plusieurs voix se lèvent pour demander le départ du ministre dont l’action gouvernementale depuis son investiture par l’Assemblée nationale est quasiment morte.
« Je suis sidéré. Comment nos autorités politiques actuelles tolèrent les pratiques de mauvaise gouvernance à tous les niveaux de notre pays (ministères, entreprises de l’Etat, provinces) : corruption, fraude, enrichissement illicite. Ne rien faire = vous n’êtes pas à votre place », critique l’ancien ministre des Mines, Willy Kitobo.
Un des soutiens du régime a changé d’avis après une analyse de la situation globale du pays et demandé à Sama Lukonde de démissionner de son poste en raison de l’honneur et par honnêteté.
« Pour son honneur et par honnêteté, le Premier Ministre Lukonde Sama devrait démissionner étant donné que l’un de ses ministres à l’économie nationale vient d’être destitué par l’Assemblée nationale à cause des décisions prises en conseil des ministres. Le gouvernement n’a plus de crédibilité », a dit Noël Tshiani, candidat malheureux à la présidentielle de 2018. Selon lui, l’incompétence criante du ministre de l’économie est due à la logique fonctionnelle du gouvernement.
Alors que le pays entend voir une nouvelle gouvernance basée sur les résultats, le gouvernement pléthorique de la République Démocratique du Congo faillit lamentablement depuis son investiture par l’Assemblée nationale. Sa politique générale a suscité des mécontentements au sein de la population locale.
Nombre d’observateurs estiment que le ministre de l’économie livré par l’Union Sacrée sert de bouc-émissaire de l’absence de vision d’un gouvernement incompétent. Maintenant que tout est clair, le président Félix Tshisekedi doit au plus vite nommer une nouvelle équipe gouvernementale à même de répondre aux besoins de la population, qui attend les actions à impact visible depuis toujours. L’interpellation du député national Jean-Jacques semble plus être un avertissement à l’égard du gouvernement qui est appelé à présenter un bilan d’ici 2023.
« En moins d’un mois, 2 Warriors ont été exposés aux motions de défiance. Près d’un an après leur investiture et à quelques mois des échéances électorales, les Warriors ont tout fait, sauf rencontrer les préoccupations des congolais. Il faut en tirer les conséquences pour la survie de l’Union sacrée », a-t-il écrit sur Twitter. De l’état sécuritaire dans l’Est à la situation économique difficile, la vie au pays est devenue intenable.
Les nombreuses promesses des autorités de Kinshasa sont restées chimériques et le peuple s’impatiente alors que moins de deux ans seulement nous séparent de prochains scrutins.
« Lorsque le Chef du gouvernement a échoué sur les grands dossiers qui concernent nos concitoyens, il est urgent de pousser ce gouvernement à la porte en signant une motion de défiance. Nous, en tant qu’élus, aurons des comptes à rendre dans nos bases », dit André Léon Tumba, cadre du parti présidentiel, dans un message posté sur ses canaux sociaux.
La virulence des accusations de l’opposition, surpassant à bien des égards le Kabilabashing de la fin du quinquennat précédent, constitue en soi le premier symptôme du rejet de cette classe dirigeante.
Par GABA.T