Un nouveau scandale secoue la République Démocratique du Congo. L’Observatoire des Dépenses Publiques (ODEP) a révélé, lundi dernier, que certains dirigeants d’entreprises publiques, notamment ceux de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), perçoivent des salaires mensuels faramineux, atteignant en moyenne 340 000 dollars américains.
Ces rémunérations exorbitantes ont été dénoncées par l’ODEP comme étant en totale contradiction avec la situation socio-économique du pays, marqué par une crise humanitaire sans précédent dans l’Est. Tandis que des millions de Congolais sont déplacés et vivent dans des conditions précaires, les dirigeants de l’ARPTC se seraient octroyé des primes et des salaires colossaux, atteignant collectivement 2,3 millions de dollars par an.
« Le budget de 19 millions de dollars consommé en 3 ans par ces 7 dirigeants est celui donné en 4 ans pour aider 7.000.000 des réfugiés intérieurs. Avec 150 FC chacun par année d’aide publique », a souligné l’ODEP dans son communiqué.
Face à cette situation, l’ODEP appelle le président Félix Tshisekedi à suspendre immédiatement les dirigeants de l’ARPTC et demande au ministre de la Justice, Constant Mutamba, d’engager des poursuites judiciaires. La société civile est également appelée à se mobiliser pour dénoncer ces pratiques et à exiger des comptes.
Le ministre de la Justice, de son côté, a annoncé la création d’une commission d’enquête pour lutter contre la mafia et les mauvaises pratiques judiciaires. Cette initiative, bien que louable, ne suffit pas selon les observateurs, qui demandent des actions concrètes et rapides pour mettre fin à ces pratiques qui appauvrissent le pays.
Ce scandale vient s’ajouter à une longue liste de révélations sur la mauvaise gestion des fonds publics en RDC. Il met en lumière l’urgence de réformer en profondeur les entreprises publiques et de renforcer les mécanismes de contrôle pour lutter contre la corruption et l’impunité.
Célestin Botoleande