Les casques bleus onusiens déployés en République démocratique du Congo sont encore au pays en dépit de sanglantes manifestations exigeant leur départ dans certaines provinces de l’Est. Ces manifestations ont causé mort d’hommes, 36 selon les autorités congolaises, dont 13 à Goma, 13 à Butembo, 4 à Uvira, 3 à Kanyabayonga et 3 à Kasindi.
Des manifestants s’opposent à la présence de la mission onusienne en RDC suite à son inaction face à l’insécurité persistante dans la partie orientale. D’ailleurs, certains d’entre eux ne se privent plus de soupçonner les casques bleus d’être de connivence avec l’ennemi.
Au regard de ce ras-le-bol, le président Tshisekedi a même instruit le gouvernement de diligenter une réunion avec la Monusco en vue de réévaluer le plan de son retrait tel que convenu en vertu de la résolution 2556 du Conseil de sécurité.
Il y a peu, le président du sénat avait déjà pris une position tranchée contre l’ONU en RDC lors de son dernier passage à Goma. Bahati Lukwebo avait dit son accord pour que les soldats onusiens quittent le territoire congolais après une vingtaine d’années sans résultats.
Mais, à travers un tweet ce mardi 2 août 2022, Alain-Daniel Shekomba a dédouané la Monusco. Il rappelle que les responsabilités de sécuriser l’Etat revient principalement à l’armée congolaise. Pour lui, des étrangers n’accepteront jamais de payer de leur sang mieux que les nationaux eux-mêmes. L’ancien candidat président de la République demande ainsi à Lukwebo de savoir dissocier les choses.
« Il faut manquer toute logique pour penser que les soldats de la MONUSCO vont accepter de perdre leurs vies pour restaurer la paix en RDC, là où les Congolais eux-mêmes ne veulent pas perdre les leurs. C’est une force de dissuasion pas de combat. C’est très étrange que Lukwebo ne sache pas faire la différence entre le rôle de la MONUSCO et celui des FARDC », écrit-il.
Pour rappel, c’est depuis 1999 que la mission onusienne est déployée en RDC. Pour nombre d’observateurs, son impact n’est pas perceptible au regard des résultats mitigés. Nombreux au pays sont ceux qui sont d’accord pour le départ de la Monusco.
Par Gaba