Le Premier Ministre, Sama Lukonde a vanté la position de pays solution qu’occupe la RDC, en ce qui concerne les questions liées à la lutte contre le changement climatique.
Le chef du gouvernement congolais qui s’est confié à la presse à l’issue du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, tenu les 22 et 23 juin à Paris, Capitale de la République française, s’est montré satisfait d’avoir porté haut la voix de la République démocratique du Congo à ces assises de grande portée économique et financière pour les différents pays du monde, le continent africain en particulier y compris la RDC.
» (…) la RDC, c’est 60% du bassin du Congo en termes des forêts. C’est 10 % d’eaux douces mondiales, 52 % d’eaux douces au niveau africain. C’est ce que nous représentons, sans compter nos tourbières, sans compter nos forêts de Miombo que nous partageons au niveau de la SADC et que toutes entrent dans le système de lutte contre le réchauffement climatique, avec l’absorption du gaz carbonique. Et donc, partout où on parle des questions de climat, le Congo, pays solution de par son apport forestier, mais aussi de par son apport du point de vue des énergies nouvelles et des métaux de transition énergétique, doit toujours être présent. C’est une option que nous avons levé. Et donc, nous sommes venus pour cela », a dit d’entrée de jeu le Premier Ministre Sama Lukonde.
Il est, par ailleurs, revenu sur les discussions au centre du débat, notamment d’importantes réformes proposées pour assouplir et rendre efficace le système financier mondial, à travers les deux principales institutions financières internationales, en l’occurrence la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international.
À l’en croire, tous les participants sont tombés d’accord sur la nécessité de réformer ces deux institutions financières, mises sur pied, il y a 80 ans, à Breton Woods sans les pays africains, mais aussi sur la nécessité de prendre en compte la souveraineté de ces derniers ( les pays africains), dans le choix des projets et des secteurs auxquels il faut orienter les financements.
» …. nous avions des propositions à faire. À Paris, le Congo était là pour faire entendre sa voix. On est revenu sur l’analyse du système financier, qui passe par deux grandes structures : le Fonds monétaire international et la Banque Mondiale, à côtes desqelles, on trouve un système des banques de développement au niveau de différents continents. Nous sommes revenus sur les objectifs qui avaient été assignés à ces deux grandes structures. Il y a quatre-vingts ans, à Breton Woods. (…)
La RDC y compris. Et donc aujourd’hui, on doit regarder de notre point de vue, l’accès à l’eau, à l’électricité, différents projets avec ces structures-là (FMI, BM), qu’est-ce que cela a donné. On se rend compte à partir de ce moment-là que le système a été trop lourd », a soutenu le Chef du Gouvernement congolais.
Le Premier Ministre a, par ailleurs, souligné le fait qu’il faut, dans le nouveau système préconisé, privilégier les partenariats avec des investissements privés.
« Nous, on aimerait orienter les financements vers les partenariats, parce que l’endettement, on est revenu sur le taux, sur lequel, nous nous endettons, nous pays africains, la RDC y compris, ça n’a rien à voir avec ce qui se fait avec les pays du nord. C’est deux poids, deux mesures. Nous, ça ne nous agrée plus. Aujourd’hui, vaut mieux aller vers les projets de partenariat. D’où, aussi le besoin d’avoir des investissements privés. Et donc ouvrir cette porte à avoir cette tripartite où les États doivent rester souverains sur le choix de leurs projets. Parce que ça aussi, c’était un problème. On vient avec un accompagnement financier important, on vous impose de notations difficiles à atteindre. Cela fait trainer les projets. On vous impose des agences qui sont supposées vous suivre dans la mise en œuvre des projets, avec des lourdeurs qui s’en suivent. Puis finalement, on vous impose aussi quelques fois, pas de manière orientée, mais obligeante, les secteurs dans lesquels vous devez investir, même si on s’était mis d’accord au départ même des projets », a fait remarquer Sama Lukonde.
Le Chef du Gouvernement a passé aussi en revue les questions du crédit carbone.
Murphy Fika