Le monde célèbre la journée internationale des enfants des rues ce mardi 12 avril 2022. Plus de 120 millions d’enfants à travers le monde, passent la nuit à la belle étoile, exposés à toute sorte d’intempéries. Ces sans-abris envahissent les rues
et artères de Kinshasa, capitale de République Démocratique du Congo, pour quémander et d’autres encore transformés en «rebelles», cherchant des voies et moyens pour voler.
Approché par notre rédaction, un enfant des rues de 14 ans qui se prénomme Joseph, a
manifesté le besoin d’être encadré par des structures appropriées, ou d’être sous le toit familial.
« Je vis dans la rue depuis l’âge de 8 ans, je ne connais pas mon Père, ni ma mère… l’un de mes amis avec qui on était proche dans la rue, a été victime d’une noyade au fleuve Congo. Je désire vivre en famille », s’est-t-il exprimé avec larmes aux yeux.
Joseph n’est qu’un échantillon des enfants qui aspirent au toit familial. L’on se poserait la question de savoir le rôle de l’État Congolais dans la protection de ces enfants. La loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant, dans son article 13, stipule : « Tout enfant a droit à la vie. Le père et la mère ou l’un d’eux ou la personne exerçant l’autorité parentale, ainsi que l’État, ont l’obligation d’assurer sa survie, son éducation, sa protection et son épanouissement ».
Pour aller plus loin, la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, dans son article 20 dispose que tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial, ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu, a droit à une protection et une aide spéciales de l’État. Les États parties doivent également s’engager à protéger l’enfant contre toute forme d’exploitation et de violence sexuelle. L’on peut déduire qu’au-delà des familles, l’État a aussi une part de responsabilité.
Pour sauver la vie de ces enfants, il revient à l’État congolais de créer des centres d’hébergement et de les approvisionner conséquemment. Il n’est pas bon de crier tout haut « Peuple d’abord », si l’on ne parvient pas à prendre soin des personnes vulnérables qui constituent ce peuple. Il n’est pas bon de placer entre les quatre (4) murs ces enfants des rues devenus « rebelles » et/ou hors-la-loi, si en amont l’État n’avait pas mis en place des mécanismes de rééducation ou de socialisation.
Par Ben DONGOKO