Des casques bleus de l’ONU ont touché mortellement dimanche au moins deux civils après avoir ouvert le feu à la frontière avec l’Ouganda.
Cette situation empoisonne les relations déjà compliquées entre les casques bleus de l’ONU et les populations civiles qui ne veulent plus de la MONUSCO sur le territoire congolais.
Dans une déclaration faite à la presse, ce lundi 1er août 2022, le député national Gratien Iracan de Saint Nicolas accuse le gouvernement congolais de ne savoir pas anticiper les événements pour mieux décider.
« J’ai toujours affirmé que nos institutions traîtent les questions sérieuses juste dans la forme sans analyser profondement le problème. Aucune résolution ne ressort de tous les problèmes qui rongent le pays. S’il y a semblant de résolutions, elles ne sont pas appliquées », a-t-il réagi à la fusillade des casques blues à la frontière avec l’Ouganda.
Très remonté, le député du parti politique Ensemble pour la République accuse le gouvernement de ne pas agir en conséquence à tout ce qui arrive. « Chaque fois, le peuple congolais se fait piéger par les Institutions de la République. En réalité, nous sommes face à un pouvoir qui échappe à ses responsabilités tout en rejetant les fautes sur les autres. Le diable c’est l’autre. On ne parle plus de l’occupation M23… « , a-t-il ajouté.
Ainsi, cet élu du peuple met le gouvernement devant ses responsabilités puisqu’il estime que le soulèvement populaire contre la Monusco est la conséquence des propos tenus par le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo.
« Le Gouvernement a pointé le Rwanda comme pays agresseur dans le phénomène M23. Cependant, aucune résolution faite par les Institutions, Bunagana toujours occupée. Un Haut Représentant du pouvoir est à la base du soulèvement populaire contre MONUSCO. J’attends la résolution… », a-t-il conclu.
Dans un communiqué, la mission des Nations Unies en RD Congo indique que des militaires de la Brigade d’Intervention de la force Monusco de retour de congé ont ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage. «Cet incident grave a causé des pertes en vies humaines et des blessés graves » , a-t-elle déploré sans fournir de bilan précis.
Mais selon un responsable de la société civile, le bilan fait état de deux morts et 14 blessés. La cheffe de la Monusco, Bintou Keita, s’est dite « profondément choquée et consternée par ce grave incident ». «Face à ce comportement inqualifiable et irresponsable, les auteurs de la fusillade ont été identifiés et mis aux arrêts en attendant les conclusions de l’enquête qui a d’ores et déjà commencé en collaboration avec les autorités congolaises », précise la Monusco.
Un incident qui intervient dans une période critique marquée par des manifestations contre la présence des casques bleus accusés d’inefficacité dans la lutte contre le terrorisme. Un total 19 personnes, dont trois Casques bleus, ont été tuées dans ces manifestations violentes.
Par Gaba