Dans un entretien exclusif qu’il a accordé à objectif-infos.cd, Bruno Jibikilay, président de l’intersyndicale des enseignants de la province du Tanganyika fait le point de sa participation aux travaux d’évaluation du niveau d’exécution de l’addendum au protocole d’accord de Bibwa signé à Mbuela Lodge le 19 novembre 2021, entre le gouvernement congolais et le banc syndical.
Après la clôture de ces travaux, Il dit avoir constaté la réalisation des accords majeurs à savoir « le paiement effectif de la prime de gratuité, l’acompte de la prime de brousse, l’identification et le payement de N.U identifiés en janvier 2022 évalués à 70.000 et plus sûre environ 130.000 enseignants qui ont rempli les critères sur environs 300.000 enseignants identifiés », reconnait Bruno Jibikilay qui fait noter également l’ajustement des frais de fonctionnement des écoles de moins de 11 classes, l’ajustement de la prime de gratuité depuis la paie de juillet dont le paiement se fera en paie complémentaire.
Ce syndicaliste chevronné de la province du Tanganyika ajoute que d’autres accords sont à prendre en compte le paiement du deuxième acompte du second palier dès octobre à hauteur de 30% du montant convenu à Bibwa, la poursuite du paiement des allocations de fin de carrière évalué à 13 mois du salaire au grade transposé, la réactivation des écoles désactivées et la prise des actes pour sécuriser la carrière enseignante. Il informe que toutes les actions non réalisées ont été cochées dans une feuille de route chronométrée dont il sera question d’assurer un suivi régulier.
Bruno Jibikilay reconnait qu’il reste beaucoup à faire mais souligne la volonté du gouvernement à améliorer les choses. Il affirme que le banc syndical s’est engagé pour sa part à maintenir la paix sociale en milieu scolaire : « Nous avons constaté une volonté de notre partenaire. Du côté des engagements du Banc syndical, figure le maintien de la paix sociale dans les milieux scolaires et au sein de l’administration à tous les niveaux (local, provincial et national)».
S’agissant de la prime de gratuité déjà disponible auprès des agances de paie des enseignants ; Bruno Jibikilay affirme qu’elle « est une mesure transitoire en attendant le paiement du deuxième et troisième palier, elle est passée désormais de 30.000 FC à 50.000 FC par mois.»
En dépit de ce qu’une certaine opinion peut penser, il renchérit que cette prime vient remettre les choses sur l’orbite du changement : « Certes elle apparaît insuffisante pour les Enseignants des milieux urbains (qui représentent environ 27% du nombre des enseignants payés). Notre espoir est tourné désormais dans la mobilisation des frais extra budgétaires qui seront générés par le FPEF, dont nous espérons tout l’arsenal juridique au début de cette année scolaire, pour accompagner l’amélioration des conditions de l’enseignant.»
L’enseignant du Tanganyika est-il prêt pour la rentrée scolaire 2022-2023?
Bruno Jibikilay se refuse de dire à son niveau que l’enseignant du Tanganyika est prêt oui ou non à retourner à l’école le 5 septembre prochain ; cela n’étant pas lié à leurs revendications. Il pense en tout que la question de la rentrée scolaire ne pose aucun problème : « La rentrée scolaire n’étant pas un fait syndical, donc c’est difficile de lier nos revendications à la rentrée scolaire qui est un fait purement administratif. Donc la rentrée ne pose aucun problème ».
Le président de l’intersyndical des enseignants de l’EPST Tanganyika qui séjourne encore à Kinshasa espère obtenir le soutien des députés nationaux et sénateurs pour inscrire les prévisions budgétaires de l’EPST dans le budget 2023 ; une action qu’il croit salutaire au bien-être social des enseignants :
« L’EPST a fait des projections sur le budget 2023, et nous sommes déterminés de concourir pour que ces prévisions soient inscrites au budget 2023. Voilà la raison de notre présence à Kinshasa après les travaux de Mbuela pour argumenter le bien-fondé de ces crédits budgétaires en faveur de l’enseignant, qui pourrait passer au double de notre budget, si nous obtenons l’appui de nos députés nationaux et sénateurs, émanation du peuple et autorité budgétaire ».
Bruno Jibikilay conclut que c’est au niveau des élus nationaux que se joue le bonheur des enseignants. Il croit que s’ils arrivaient à valider les prévisions de l’EPST ; les conditions de vie des professionnels de la craie changeront : «c’est à leur niveau que se joue le bonheur de l’enseignant, ils détiennent la clé de notre bonheur », insiste-t-il.
Par Gaba