Pour le député national Delly Sesanga, le tirage au sort organisé ce mardi 10 mai, à la Cour constitutionnelle est un faux pas dans l’instauration d’un état de droit. Convoqué sur instruction du Président de la République et conformément aux dispositions des articles 158 alinéa 4 de la Constitution et 6 alinéa 2 de la loi organique n°13/026 du 15 octobre 2013, ce tirage au sort a écarté deux juges à savoir le président Dieudonné Kaluba Dibwa et Prince Funga.
Le changement opéré ce mardi rappelle à Delly Sesanga la réflexion de l’écrivain Jean Rostand, qu’il reprend sur son compte Twitter « Il est affreux de voir revenir avec des couleurs d’avenir tout ce qu’on détestait dans le passé ».
« Quel gâchis de voir ainsi défigurée notre œuvre commune pour un État de droit », dit-il.
Pour le député national, la procédure n’a pas été respectée, surtout que ce tirage a été convoqué sur instruction de Félix Tshisekedi, brisant ainsi la séparation du pouvoir.
« Lorsqu’un pouvoir n’a plus de limite que le miroir de ses propres lubies; qu’en fait d’exercice de l’autorité, il n’aspire à ne rencontrer d’obstacle que le fond de l’imagination de sa propre volonté : voilà une dictature dans son principe. Un tel régime mérite une totale réprobation et droit doit être par conséquent combattu dans son principe par tous les démocrates », fait-il savoir.
Il y a une année, Delly Sesanga fustigait le fait que le Chef de l’État avait procédé à la nomination des juges de la cour constitutionnelle au détriment du tirage au sort. Il estimait que seul le tirage au sort reste le dispositif clé de l’indépendance de la cour, chose qu’il condamne ce mardi après tirage au sort.
Par Gédéon ATIBU