Par Serge Mavungu
Il s’est transformé en un véritable lanceur d’alerte depuis la recrudescence de la pandémie de COVID-19 en RDC. Dans sa récente tribune, le journaliste et patron de télévision Numerica ne cesse de s’alarmer de l’insouciance des autorités face à une maladie dévastatrice. Kibambi Shintwa déplore justement cet environnement qui crée certaines tares des vertus. Une vive interpellation à ceux qui considèrent les caisses de l’Etat comme leurs propres poches.
« Foulant au pied les besoins vitaux de la population, ils (nos dirigeants) se tapent des villas dans des pays d’outre-mer, les charrois automobiles n’en parlons pas.
Force est de constater que ce système, pourtant décrié prend de plus en plus corps », regrette Kibambi Shintwa.
A lire ci-dessous, la tribune de Kibambi Shintwa…
Kibambi Shintwa ou le Diogène des temps modernes qui cherche l’homme
Avoir pour parent quelqu’un qui est reconnu par la communauté comme étant indélicat avec les caisses de l’Etat est une honte qu’aucun n’enfant au monde ne souhaiterait trainer. Les apparences que l’on peut afficher sont, pour le coup, trompeuses.
Quelle est cette femme qui serait fière d’avoir été épousée par un voleur patenté ? Si évidemment, il lui reste une petite dose de conscience. C’est au contraire une femme qui, dans ses moments de solitude, est enveloppée dans une immense tristesse. En public, bien qu’arborant des bijoux achetés au prix fort, elle est obligée de fuir les regards, qu’elle croit moqueurs ou accusateurs de toutes celles qui la regardent. Le rêve de tout être humain, normalement constitué, est de vivre aux côtés d’un honnête homme. C’est une garantie car, tout finit par se savoir dans ce pays.
Faut-il pour cela, que, comme par une baguette magique, nous nous transformions tous en Saints ? Loin de là. L’homme que l’on cherche ici, sans nécessairement avoir une torche, comme le fit Diogène, est celui capable de faire la distinction nette entre le Bien et le mal. Le début de la sagesse passe par là. Il devra ensuite, cet homme, prendre ses distances avec le mal pour décider de ne poser que des actes qui vont dans le sens du bien.
Cependant, il serait naïf de penser y réussir du premier coup. Du jour au lendemain, se résoudre à vivre à l’opposé de ses anciennes habitudes serait très difficile, pour ne pas dire plus. Il peut arriver que l’on tombe, une, deux, trois fois… L’essentiel étant de se relever et de poursuivre l’effort qui élève. Car, on ne peut pas, non plus, continuer à se construire un faux paradis sur terre, en abandonnant le plus grand nombre dans un véritable Enfer. Il est tout à fait possible de rendre la vie des autres moins pénible, en arrêtant les ponctions importantes dans les caisses. C’est à dire, décider de ne se contenter que de ce qui vous revient, ce que vous méritez et gagner du même coup et comme par enchantement l’honneur du juste, la considération véritable et le vrai respect de ses concitoyens.. Opération difficile quand on sait que le commun de mortel commence à trouver normal qu’un ministre ou un PDG, soit considéré comme un malhonnête, par définition. Ce qui n’est pas toujours vrai et, pas complètement faux non plus, en ce qui concerne certains. Mais les hommes capables d’inverser la tendance existent. Et c’est lorsque les hommes et femmes de bien seront plus nombreux que les autres que la tendance pourra s’inverser. Alors, alors seulement l’opération de transformation du pays pourra être lancée. Elle se réalisera en très peu de temps. Le miracle Singapourien a été opéré par des hommes de chair et de sang comme nous. Avec moins de ressources naturelles que nous. L’être humain qui est capable du pire est aussi capable du meilleur. Certains ont même commencé, mais les collaborateurs qu’ils attendaient ne sont pas arrivés pour poursuivre l’élan.
Chassons l’égoïsme, mettons l’humain à la première place, aimons ce pays et regardons dans la même direction celle de sa transformation. L’Afrique n’attend que nous pour se mettre en ordre de marche. Dans le cas contraire… je refuse d’y penser.