Le Gouverneur de la province de la Tshopo, Paulin Lendongolia Lebabonga a formellement démenti jeudi dernier la présence de rebelles du M23 sur le territoire provincial. S’exprimant lors d’un point de presse à Kisangani, l’autorité provinciale a réagi aux rumeurs faisant état d’une infiltration de ce mouvement rebelle dans la région, notamment dans le territoire de Bafwasende où des activités des groupes armés ont été signalées.
« Il n’y a pas de M23 dans la Tshopo », a-t-il assuré, tout en reconnaissant l’existence de conflits locaux. « Il y a des dispositions que l’armée est en train de mettre en place pour calmer la situation », a-t-il ajouté.
Le Gouverneur a expliqué que les troubles dans la région étaient principalement liés à des rivalités entre groupes armés locaux, motivés par des enjeux économiques, notamment l’exploitation des ressources minières. « Ce sont des natifs aussi de la province qui se battent pour des causes économiques », a-t-il précisé.
Ces déclarations contrastent avec les allégations formulées par la communauté Lombi dans un mémorandum adressé au Gouverneur. Cette communauté accuse une coalition de groupes armés locaux, soutenue par le M23, de mener des massacres dans la région de Bafwasende depuis trois ans. Les membres de la communauté Lombi estiment que le silence des autorités face à ces exactions constitue un « complot ».
Dans leur document, ils appellent l’exécutif provincial et les forces de sécurité à neutraliser ces groupes armés afin de prévenir une invasion à grande échelle par les rebelles du M23.
La province de la Tshopo, comme d’autres régions de l’est de la RDC, est confrontée à une instabilité persistante liée à la présence de groupes armés. Les affrontements entre ces groupes ont souvent des conséquences dramatiques pour les populations civiles, qui sont confrontées à des déplacements forcés, des violences sexuelles et des pénuries alimentaires.
Célestin Botoleande