Un attelage mécanique, c’est le cas de le dire en ce qui concerne la plateforme Union Sacrée de la Nation actuellement au pouvoir. Constituée sur fond d’opportunisme par des personnes en mal de postes politiques et de «corruption», le tombeur du FCC était bâti sur des béquilles frivoles. Comme en assume le bilan affiché ce jour : aucun indice de changement, de progrès de différence d’avec l’ancienne majorité. Léthargie, l’absence d’innovation, d’actions positives, d’initiative novatrice…telle est la réalité à laquelle est convié le Congolais face à son Exécutif national.
Dans ce contexte s’inscrit l’éviction le 30 mars dernier, du ministre national en charge de l’Économie, Jean-Marie Kalumba, par motion de défiance à l’Assemblée nationale. Une première ? Oui, car dans ce pays la majorité a toujours été inféodée au Chef de l’État qui la manipule à sa guise. Et voilà qu’une fois, les députés ont usé pleinement de leurs prérogatives, vraisemblablement sans en référer à l’ «Autorité morale». Mais pour revenir à l’éviction du ministre Kalumba, il importe de déplorer un fait : la sentence d’ «incompétence» pour justifier la motion et son vote par 277 élus nationaux.
Comme d’aucuns l’ont bien souligné, toute l’équipe partage un bilan globalement négatif, plaidant, partant, pour une éviction totale. Aucun signal de la chambre basse ne semble augurer pareille sanction à l’encontre de l’Exécutif national. On note plutôt une nouvelle démarche spécifique visant le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur. Selon les premières indications, la motion de défiance déposée par le député Didier Lutundula contre le ministre Daniel Aselo, est riche de 77 signatures.
Les jours à venir détermineront si Daniel Aselo devra, par la volonté des élus nationaux, va quitter l’Exécutif national. De fil en aiguille, on s’attendra à la même sentence pour d’autres « warriors » défaillants. Pour quel résultat ? Pour emprunter aux militaires, l’on est appelé à reconnaître que « il n’y a pas de mauvaise troupe, il n’y a que de mauvais chef ». Pour bien faire donc, la chambre basse du parlement congolais devrait saisir le taureau par le bon endroit afin de donner une nouvelle dynamique à l’action gouvernementale.
Selon toute vraisemblance, les initiatives contre les ministres de l’Économie et de l’Intérieur ne répondent nullement d’un programme précis des députés nationaux. Il s’agirait de cas isolés, aux relents de règlements des comptes et d’intérêts égocentriques. La crainte évidente est de voir cette culture essaimer parmi les députés dans le dessein de faire chanter des ministres et se forger une petite fortune. L’approche des échéances électorales oblige chacun de se constituer un matelas financier conséquent pour ce faire.
Bien plus, le remue-ménage actuel présage des fissures évidentes au sein de la majorité au pouvoir minée, on le sait, par des intérêts divergents. À moins d’un miracle, 2023 notera l’accentuation de ces convulsions dont ne saurait se remettre une majorité indiscutablement précaire !
Par GABA.T