La libération comme par miracle de l’ex- Directeur de cabinet du chef de l’État était motivée par une action politique que judiciaire. On s’y attendait le plus au regard de toutes les périphéries qui se présentaient à nous.
On ne le dira jamais assez. L’inexpérience a voulu détrôner le poids d’un vieux routier de la politique congolaise avant de se faire confronter à la croix et à la bannière dans la gestion quotidienne des grands dossiers comme ceux de la sécurité et de la gestion des ambitions des uns et des autres venus adhérer à l’Union Sacrée, monstre à mille têtes ?
La présence de Vital dans l’Union Sacrée et aux côtés de Tshisekedi dérange
Depuis son acquittement par la justice congolaise, Vital Kamerhe, pour le citer, est sous le feu des critiques des cadres du parti au pouvoir. Ça s’est beaucoup plus amplifié depuis la tournée Amani de VK à l’orientale du pays en proie à des violences armées. Le leader de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) était porteur d’un message de paix et d’espoir pour les populations de l’Est. Qu’à cela ne tienne, les détracteurs de Kamerhe l’ont chargés de vouloir baliser le chemin pour les élections de 2023 en faveur de l’UNC alors que nous sommes sans ignorer que les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont sous état de siège décrété par le président de la République depuis mai 2021 et dont l’objectif principal reste celui d’éradiquer les groupes armés qui parsèment l’Est troublé du pays.
VK opposé à Fatshi ou l’inverse ?
Le retour de la paix dans l’Est du pays serait à l’actif du chef de l’État dont il a fait son cheval de bataille. Mais la réalité est telle que le Chef de L’État veut se servir de l’encrage politique de VK en cette période difficile pour donner un tout autre sens au bilan présidentiel à mi-mandat.
Alors que son intention exprimée devant le chef de l’État de prendre la primature reste sans suite certaine, Vital Kamerhe a réalisé d’emblée le jeu pour lequel il était amené à se prononcer, par exemple, publiquement sur de grandes questions de l’heure.
VK n’a rien dit et a résolu tout en étant prudent et patient à jouer ce nouveau rôle dont il ne profiterait pas grand-chose jusqu’à l’entame de la tournée Amani qui aura laissé des pilules amères à la famille politique de Tshisekedi.
« Je ne comprends plus rien. Vous avez un partenaire loyal, qui pèse très lourd , qui ne s’attaque jamais à vous, qui a protégé le prestige de l’institution « président de la republique » et en retour, il n’y a qu’insultes, injures et quolibets», regrette Daniel Mwana Nteba, proche de Vital Kamerhe, qui demande au parti au pouvoir de faire le choix entre laisser partir le président de l’UNC et le garder le plus longtemps possible dans le respect des engagements et des valeurs des uns envers les autres.
Plusieurs critiques contre VK : On lui reprocherait notamment, le fait d’ignorer de citer le nom du chef de l’État lors de ses meetings populaires dans l’Est de la République démocratique du Congo
dans le cadre de sa tournée «Amani» alors que c’est le président de la République qui a rendu cette tournée possible.« Méchanceté ou complot », disaient-ils.
Tout ce cocktail nous fait dire sans se faire contredire que le problème est profond au sein du Cap pour le Changement. Une plateforme électorale constituée à la veille des élections de 2018 qui a soutenu la candidature de Félix Tshisekedi après désistement de VK en faveur de celui qui, au soir du 24 janvier 2019, succédera à l’ancien président, Joseph Kabila. En tout et pour tout, il ne faudra ignorer que Vital Kamerhe a joué un rôle majeur pour l’élection de Tshisekedi.
Quatre ans après, on s’accorde à dire que rien n’est plus comme avant entre les trois acteurs principaux de l’alternance politique du 24 janvier. Kabila désarçonné, Kamerhe humilié, Tshisekedi veut faire seul la course, qui s’annonce facile au regard de tous les risques que cela représente.
Les sympathisants de Tshisekedi «risqueraient donc de pousser Vital Kamerhe à rejoindre Joseph Kabila et Moïse Katumbi pour former enfin un trio féroce( 3K), analyse le journaliste Yves Buya.
Bref, Tshisekedi et VK sont dans une situation de tension qui altère leurs relations mais exclut l’engagement de force pour l’heure.
Par la Rédaction