L’actuel gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila a pris un train de mesures sur la réglementation du transport en commun par moto « wewa » au cours d’une réunion tenue le jeudi 21 juillet 2022, avec les associations et les responsables des motocyclistes de la ville de Kinshasa, en la salle polyvalente de l’Hôtel de ville.
Concernant justement l’activité de transport en commun des « Wewas », il s’est agi d’un côté, de l’exigence de se procurer pour chaque moto une plaque d’immatriculation pour une bonne identification et de l’autre, l’obligation d’avoir deux casques dont le premier pour le conducteur et le second pour le client.
« Nous devons sécuriser la population, et non devenir une menace. Nous demandons aux vendeurs des motos de livrer la moto avec sa plaque d’immatriculation », a martelé le Gouverneur Gentiny Ngobila qui a imposé un moratoire de 20 jours pour faire appliquer la loi. Ce à quoi le ministre provincial des transports a ajouté que ces mesures seront transformées en arrêtés pour une meilleure efficacité.
Seulement voilà, il y a tout de même un hic! Car ce n’est pas la première fois que l’autorité provinciale de Kinshasa se penche sur cette épineuse question. L’on se souviendra qu’en décembre 2010, André Kimbuta, alors gouverneur de Kinshasa, avait lui aussi pris des mesures pour réglementer le secteur de transport par moto « wewa » dans la capitale Kinoise. Lui aussi avait imposé le port obligatoire de casque dans la ville de Kinshasa et l’institution d’un Guichet unique dans les agences de la Sonas pour la délivrance des documents connexes tels l’assurance, le numéro d’identification et le certificat du contrôle technique, sous peine de sanctions. Une décennie plus tard, le respect de ces mesures laisse à désirer.
La semaine écoulée, l’actuel gouverneur de la ville de Kinshasa a pris le taureau par les cornes en imposant les casques et à chaque motocycliste et à son client et en exigeant la plaque d’immatriculation pour l’identification de sa moto.
Pour parfaire ce travail qui est d’une grande importance pour la sécurité des personnes et des biens, nous faisons les propositions suivantes à l’autorité de notre pays :
1) L’obligation pour chaque motocycliste de détenir un permis de rouler. Désormais quiconque roulera sur moto est sensé avoir été préparé et autorisé par l’Etat congolais. Ce qui oblige l’Etat congolais lui-même d’ouvrir des écoles où le futur motocycliste doit être soumis à l’apprentissage des règles du code de la route avant qu’il lui soit délivré un permis de conduire. Lequel permis pourra être assorti des « cotations » positives ou négatives selon le respect ou non des règlements en vigueur dans ce domaine.
2) En se rappelant le travail afférent qui a été fait en 2010 sans que rien de bon ne se vérifie, l’autorité provinciale doit changer de méthode pour éviter un nouveau flop sur cette réglementation administrative. Nous lui proposons d’exiger aux Wewas ou à leurs employeurs l’application d’une autre mesure à prendre en amont, à savoir l’obligation de payer les casques et les plaques d’immatriculation dès le jour même de l’achat de la moto. Une synergie de gestion de ce dossier entre la Direction Générale des Impôts (DGI) et les vendeurs de motos donnerait plus d’efficacité à cet arrêté. Car le fait d’intégrer dans les prix des motos et les prix de casques et les frais de l’immatriculation que la DGI doit délivrer 48 h après l’achat, rendrait cette mesure plus exécutoire sur une longue durée.
Et ceci dit, désormais c’est seulement à l’issue de la délivrance de ces documents et casques que la moto pourra être autorisée à circuler dans les rues.
3) Il a été annoncé que la décision du gouvernorat de Kinshasa a prévu que le nouveau propriétaire de la moto prenne la précaution d’acheter deux casques, l’un pour lui et l’autre pour son client. Mais l’on voit beaucoup de wewas qui prennent deux à trois clients pour une seule course. Un casque est donc insuffisant. C’est donc aux passagers eux-mêmes que devra être réservé un travail d’éducation civique, via radio et télévision nationale, pour assimiler cette nouvelle culture de port de masques pour leur propre sécurité.
4) Pour finir, cet arrêté provincial doit aussi prendre en compte la délicate question (source de tant d’insécurité) de ces motocyclistes qui ont pris la triste habitude de se faire justice en brûlant tout véhicule avec lesquels un des leurs entre en collusion. Ils brûlent les véhicules sans peur d’être poursuivis par les dépositaires de la loi. Les autorités provinciales doivent réglementer cette question judiciaire pour que désormais la responsabilité de tout accident de circulation soit uniquement de la compétence de la police routière comme cela se fait dans n’importe quel pays organisé. Une disposition légale du genre (suspension ou retrait de permis de conduire et de circulation; contravention ou encore emprisonnement) découragera les plus zélés d’entr’eux à commettre ces délits susmentionnés.
Le débat reste donc ouvert.
Par Gaba