Par Gratis Makabi
Décédé le 24 avril 2016, de suite d’un disfonctionnement organique, en plein spectacle organisé à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’artiste musicien congolais Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba connu sous le nom de « Papa Wemba » est resté graver dans la légende de la musique africaine, cinq ans après sa disparition.
À l’occasion de cette commémoration, plusieurs activités sont prévues, ce samedi 24 avril 2021 dans plusieurs pays du monde, notamment en République Démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire et en France.
En RDC, la veuve Marie Rose Luzolo Shungu Amazone , les enfants, la grande famille Shungu et les proches de Papa Wemba vont procéder au dépôt des gerbes de fleurs au cimetière « Nécropole » à 09 heures.
Juste après cette cérémonie, une messe de suffrage sera dite, à 15 heures, à l’Église Saint Joseph située à Matonge dans la Commune de Kalamu.
Un cocktail sera offert sur invitation, à la salle de professeurs du complexe scolaire Mgr Moke, situé juste à côté de l’église Saint Joseph.
L’artiste musicien Ferré Gola va livrer un concert en sa mémoire, de 14h00 à 20h00 au village Chez Ntemba,
dans la commune de la Gombe, non loin du rond point Forescom.
En Côte d’Ivoire, une activité culturelle est également prévue, en mémoire de celui qu’on appelle affectueusement le « Nkuru Yaka » ,à la place Papa Wemba pour le compte du festival d’Anoumabo.
En France, une messe organisée par le grand notable du village Molokaï « Sacré Marpeza » sera dite à l’église Saint Bernard de La Chapelle à Paris.
Biographie
Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit par convenance Papa Wemba, est né le 14 juin 1949 à Lubefu, actuelle province du Sankuru, en République démocratique du Congo.
Il fût chanteur, auteur-compositeur et acteur congolais. Il est le cofondateur et dirigeant du label Viva la Musica avec son ex-maîtresse Shagi Sharufa, qui l’a accompagné pendant 35 ans de sa carrière musicale. Il a recruté et formé des stars de la musique congolaise et africaine telles que King Kester Emeneya, Koffi Olomide, Reddy Amisi ou Awilo Longomba.
Avec près de cinquante ans de carrière, il est considéré comme une des légendes de la musique congolaise et africaine. S’il n’est pas le créateur de la rumba congolaise, il en est un pilier, et propulse ce genre à l’échelle internationale. Il participe tout de même aux débuts du soukous. La rumba reste sa référence, malgré le fait qu’il aborde d’autres autres styles musicaux comme, entre autres, le rock, le ndombolo et la world music.
Il a fait ses premiers pas dans la musique aux côtés de son ami d’école Gaby Lita Bembo, en 1969, au sein de la formation musicale Stukas boys.
Au cours de la même,il sera le tout premier chanteur à être recruté dans Zaïko Langa Langa puis Jossart N’Yoka Longo.
Siméon Mavuela Somo, Anto Evoloko, Bozi Boziana qui viendra en ramplacer Efonge Gina atteint d’une dépression nerveuse vont, aussi, rejoindre le groupe.
En 1974, il quitte le groupe Zaïko avec les trois chanteurs précités au profit de la création du groupe musical Isfi (ndlr : Institut Supérieur de Formateurs des Idoles) Lokolé, puis Yoka Lokolé avec entre autres Mavuela et Mbuta Mashakado.
En 1977, il crée Viva La Musica avec sa maîtresse Shagi Sharufa.
À la fin des années 1970, Papa Wemba est devenu un des représentants le plus célèbre du mouvement de la SAPE.
Il est le deuxième artiste congolais (le premier étant Tabu Ley Rochereau) à signer avec un éditeur musical international, Real World de Peter Gabriel, avec qui il publiera trois albums : Le Voyageur (1992), Emotion (1995), Molokaï (1998). En 1980, il sort son premier succès panafricain Analengo. En 1986, il s’installe en France et débute dans le cinéma avec le « La vie est belle ». En 1989, il se fait connaître aux États-Unis grâce à la revue Africa Oyé. En 1999, deux de ses titres, Maria Valencia et le Voyageur, sont choisis par le réalisateur italien Bernardo Bertolucci pour son film Paradiso e inferno.