Ils l’ont intitulé l’Appel du 30 juin 2022, ils se sont présentés comme un collectif d’intellectuels congolais qui ont appelé le Dr. Mukwege à se présenter à l’élection présidentielle prévue fin 2023 en République démocratique du Congo. Ils sont au nombre de 9, les signataires de cet appel en 4 pages, 5 professeurs des universités, 1 Pasteur, 1 avocate, 1 haut cadre d’entreprise et 1 Juriste et criminologue.
Dans leur déclaration, ils ont laissé entendre que le prix Nobel de la paix 2018 est incontestablement l’homme qu’il faut à la fonction de Président de la République Démocratique du Congo. Ils soutiennent que le pays de Lumumba a besoin d’une personne d’envergure internationale, à la carrure d’un Chef d’Etat, à la probité morale reconnue, résolue, ayant une vision de grandeur et de dignité pour le pays et aimant passionnément les Congolais.
Serait-ce un hasard ou serait-ce un appel réfléchi et mûri par des intellectuels qui connaissent et maîtrisent la situation de leur pays ?
Faudrait-il interdire aux citoyens congolais d’avoir des ambitions présidentielles, de parler au nom du peuple congolais ou de tenir des conférences scientifiques ou politiques ? Sûrement, non!
Mais, il faudrait arrêter de se voiler les yeux et se mettre à la hauteur de la situation pour comprendre l’ineptie politique congolaise et la dynamique de la soumission qui emballe tout un peuple à la médiocrité heureuse. Si nous n’arrivons pas à nous dire la vérité, il ne faudrait pas s’étonner que nous persistions de piétiner sur place et que nous demeurions condamnés à subir les affres de mêmes horreurs et perversions.
On va le répéter, si la classe politique congolaise dans son ensemble est médiocre et traître, l’élite congolaise demeure un conglomérat de garçons de courses et porteurs de mallettes des incultes et illettrés. La société congolaise est surement malade ; malade de ses politiciens, malade de son élite, malade de ses antivaleurs.
On aimerait une question pour ce collectif d’intellectuels congolais et pour tous ceux qui veulent nous revendre Dr. Mukwege comme l’homme de la situation pour un changement positif au Congo. On connaît le Dr. Mukwege non pas pour un acte de bravoure ou de génie qu’il aurait posé au Congo, mais beaucoup l’ont connus à travers la propagande médiatique de la communauté internationale. Et l’on a appris sur lui par la suite comme la plupart des Congolais. Alors, laissez-nous vous poser cette question : Dr. Mukwege a-t-il changé ses alliés, ses parrains et ses partenaires ou est-il toujours entre les mains de ceux qui parrainent et commanditent le chaos macabre d’un quart de siècle de notre peuple et de notre pays ?
Lorsque notre jeunesse du Kivu s’est levée pour confronter et chasser la MONUSCO, une mission de 20.000 soldats avec un budget annuel de 1 Milliard 500 Millions de dollars sensée rétablir la paix et la sécurité, mais qui s’est révélée en 23 ans une force de mise sous tutelle de notre pays pour permettre le pillage de nos richesses et les massacres de nos peuples par les proxys américains, les rwandais et les Ougandais, Dr. Mukwege, comme pour protéger ses maîtres, a fait le communiqué suivant :
« Je compatis à l’infortune de la MONUSCO et au traumatisme de son personnel. Je condamne ces actes qui ne constituent pas un moyen digne, pacifique et démocratique de revendication. Tout en comprenant les frustrations de la population de Goma qui vit au quotidien les conséquences de la guerre imposée par les pays voisins. Malgré les difficultés que nous devons affronter chaque jour, ne nous trompons pas d’ennemi. »
De quel ennemi ne devrions-nous pas nous tromper ?
Patrice Émery Lumumba nous a averti, il ya 62 ans, de nous débarrasser de tous nos ennemis intérieurs et extérieurs. Il y a quelques temps lorsque plusieurs Congolais affichaient sur les réseaux sociaux : Jesuis Mukwege, on va certainement en décevoir plusieurs, “Je n’ai jamais été, je ne suis pas et je ne serai jamais Mukwege”!J’écrivais à l’époque sur Facebook.
Dr. Mukwege n’est certainement pas différent de Martin Fayulu ni de Félix Tshilombo, sauf qu’il manipule mieux le scalpel chirurgical. Mais il demeure comme toute la classe politique et l’élite congolaise un « petit-nègre » de service à la recherche d’un maître. Il ne faudrait jamais se laisser berner par ses déclarations de type patriotique. Car, pendant que Dr. Mukwege essaie de vilipender ses médiocres compatriotes comme lui-même, il n’ose pas dire tout haut le rôle de ses parrains occidentaux dans le chaos macabre de notre pays pendant ce dernier quart de siècle. Lorsqu’il soutient les élections au Congo qui vit une crise humanitaire macabre de plus de 25 ans où plusieurs millions de congolais sont massacrés, il faudrait se poser la question de savoir si ces intellectuels sont-ils des vrais intellectuels dignes de foi ou si Dr. Mukwege comprend la réalité politique du Congo ou s’il croit comme la classe politique congolaise dans son ensemble que le Congo est un État de droit réunissant toutes les conditions d’une démocratie libre, crédible, transparente et paisible!
Très souvent, ils peuvent nous ressembler et parler comme nous, mais lorsqu’on regarde bien qui ils fréquentent, c’est alors que tout devient clair. C’est alors que l’on comprend la vérité que nous avons des ennemis intérieurs parmi nous qui, peut-être, ne se dévoileront que quand il sera trop tard pour nous ou le jour de notre humiliation si nous devenons assez perspicaces. De tous les ennemis du Congo, les ennemis intérieurs sont les plus dangereux.
Samora Machel nous a averti: “Le jour où vous entendrez les Blancs parler de moi en bien, ce jour-là, ne partagez plus vos secrets avec moi, parce que cela voudra dire que je vous ai déjà trahis.”
Joseph Désiré Mobutu, agent des Belges et des américains, a introduit Barthélémy Bisengimana Rwema, le géniteur de l’ambition et de l’infiltration rwandaise Tutsi au Congo, dans le saint des saints de notre pouvoir. Honoré Ngbanda, agent des anglais et des américains, a introduit Yoweri Museveni, l’apôtre de l’empire Hima Tutsi, à bénéficier de notre soutien politique et militaire pour mettre en marche le plan de l’empire Hima Tutsi. Laurent-Désiré Kabila, l’élève de la garderie de Julius Nyerere, le père concepteur de l’empire Hima Tutsi, a ouvert nos portes aux rwandais et ougandais, les proxys de l’empire anglo-saxon qui sèment le chaos dans notre pays depuis 25 ans.
Par Gédéon ATIBU