A quelques heures de son arrivée en République démocratique du Congo, Des militants congolais et étrangers ont suggéré au pape François, de sanctionner un prêtre accusé d’abus sexuels sur une mineure, dans le pays qui l’accueille du mardi 31 janvier au vendredi 03 février. A travers une vidéo conférence, la victime nommée Marie, a attesté avoir été violée en mars 2020 par un prêtre du diocèse de Tshumbe (centre de la RDC), alors qu’elle était âgée de 14 ans et « aspirante » à la vie religieuse.
Par conséquent, marie a déclaré avoir dénoncé l’affaire auprès des autorités de l’église du Congo sans obtenir gain de cause. Depuis, « je vis dans l’insécurité, tout mon entourage est menacé », a-t-elle dit.
« Ce cas est grave », a estimé Tim Law, fondateur de l’organisation Ending Clergy Abuse (ECA), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, où il est venu faire entendre la voix des victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé en RDC et ailleurs.
« Renvoyez le prêtre auteur d’abus afin de rendre justice aux familles affligées (…) Il est de votre devoir de protéger les enfants » contre « les mensonges des pasteurs », a-t-il insisté, en présence des membres de l’ONG Come, une association congolaise engagée dans la lutte contre les abus sexuels en RDC.
« Pape François, les jeunes comptent sur vous, car vivant dans des situations de pauvreté, ils sont à la merci des prédateurs », a poursuivi M. Law. « Les victimes » d’abus sexuels commis par les membres du clergé « doivent être respectées et non punies, a-t-il dénoncé.
Interrogée par l’AFP sur le cas évoqué, une source ecclésiale sous couvert d’anonymat, a expliqué que « le Saint-Siège avait envoyé des enquêteurs, sur ce, l’abbé accusé a été suspendu et l’affaire portée devant la justice congolaise ».
Au cours de ces enquêtes, le Saint-Siège a conclu que « les faits n’étaient pas fondés » et « la justice congolaise a innocenté » le prêtre, qui a ensuite été « réhabilité », renchéri source.
D’après Come Musuluku, activiste congolais et avocat de Marie, sa cliente s’est exilée au Gabon, mais « va faire appel » du jugement rendu par un tribunal à Kinshasa.
Des cas d’abus sexuels commis par des prêtres sont régulièrement dénoncés. En 2019, le pape François avait admis que des prêtres s’étaient servis de religieuses comme « esclaves sexuelles » et que certains continuaient à le faire. Si le problème est présent dans toute l’Église, il l’est tout particulièrement en Afrique, en Asie et en Amérique latine « , a-t-il souligné
Grâcia KAKELA