Il est désormais plus clair que le problème logistique que rencontre la CENI est une équation qui demeure tout entière à six jours des élections générales du 20 décembre 2023.
En effet, le pays « ami » vers lequel le Congo s’est tourné pour espérer de l’aide, aurait refusé de prêter ses avions pour le déploiement du matériel électoral, qui tarde à être acheminé partout dans le pays faute de moyens de transport. C’est à la suite de ce refus que la MONUSCO, contrainte à se retirer de la RDC, est finalement entrée en danse en offrant sa logistique pour le transport aérien du matériel électoral dans des zones difficilement accessibles, c’est-à-dire dans les provinces de l’Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu.
L’appui logistique de la MONUSCO vient en réponse à la demande tardive exprimée au Conseil de sécurité par Félix Tshisekedi, candidat à sa propre réélection à la présidentielle du 20 décembre 2023. Le chef de l’État congolais se bat comme un diable dans un bénitier pour sauver un processus électoral qui suscite bien des doutes et des critiques, car émaillé de plusieurs irrégularités à l’image des cartes d’électeurs invisibles dont la question n’est toujours pas résolue.
«Le président sortant tient donc absolument à légitimer électoralement un deuxième mandat et à faire oublier le compromis politique conclu avec Joseph Kabila », révèle le média belge LeSoir dans son article paru le 13 décembre 2023.
Lorsqu’on réunit tous ces éléments, les chances que les élections se tiennent dans le délai constitutionnel sont très minimes. Nombre d’observateurs craignent que le pays [re]plonge davantage dans l’instabilité et troubles en cas de report des élections mais «des élections chaotiques et contestées seraient pires encore», analyse ce média belge.
Pour l’heure, le sort congolais est suspendu sur la décision que devra prendre la Cour constitutionnelle si elle se réunit ce week-end. La balle est forcément dans le camp du Chef de l’État qui devrait jouer à la sagesse politique pour éviter que le pays sombre dans d’imprévisibles violences, car se trouvant devant un fait accompli.
Par Gédéon ATIBU